Le Royaume-Uni n’est pas le seul pays du globe à se retrouver dans une impasse institutionnelle. Même si dans le cas du pays dont il est question dans cet article, les raisons sont plutôt différentes. En effet, l’Etat d’Israël s’achemine inexorablement vers la tenue de nouvelles élections législatives en mars 2020. Il s’agit si elles se tiennent des troisièmes élections de ce type en moins de 12 mois. Nous faisons le point !

Pourquoi tant d’élections en Israël en moins d’un an ?

Alors qu’au Royaume-Uni le Premier Ministre sortant Boris Johnson a provoqué des élections anticipées afin d’essayer de remporter la majorité du parlement et s’arroger plus de confiance du peuple en vue de la bataille sur le Brexit, en Israël, l’enjeu des élections est une alternance à la tête dirigeante du pays.

Benyamin Nétanyahou, Premier Ministre Israélien – Crédits photo : Kremlin RU

En effet, le Premier Ministre sortant, Benyamin Nétanyahou, à la tête de l’état d’Israël depuis pratiquement 15 ans, est empêtré dans des scandales bouillants de corruption, abus de pouvoir, usage de faux, faux et fraude fiscale doublés de détournements de fonds publics. Devenu persona non grata dans la réale politique de son pays, il organisa début 2019 des élections anticipées afin de conforter la majorité de son parti, le Likoud, à la Knesset, la chambre basse du parlement israélien.

Ayant échoué à remporter une majorité absolue, il n’eut d’autre choix que de tenter l’alliance avec un autre parti politique afin de former une coalition gouvernante. Seul problème, le Likoud et son patron, Benyamin Nétanyahou sont des grenades dont personne ne veut s’approcher en ce moment.

Mike Pense, Vice-Président des Etats-Unis d’Amérique tenant un discours à la Knesset, chambre basse du parlement israélien – Crédits photo : Flickr

Du coup, aussi bien Avigdor Lieberman que Benny Gantz ont chacun refusé d’associer leur parti respectif à celui de Nétanyahou. Benny Gantz est même allé jusqu’à faire une conférence de presse où il annonçait catégoriquement refuser de travailler avec Nétanyahou tant qu’il n’avait pas réglé ses démêles judiciaires.

Dans l’impasse institutionnelle et incapable de gouverner sans majorité ni coalition, Benyamin Nétanyahou recommanda au Président de la République d’Israël, Reuven Rivlin, de dissoudre la Knesset afin d’organiser de nouvelles élections.

Avigdor Lieberman (à droite) et Benny Gantz (à gauche) – Crédits photo : Flickr

Les élections se tinrent en septembre dernier. Avec le même résultat. Un Likoud majoritaire, mais pas capable de gouverner seul, et sans possibilité de coalition, puisque aucun parti politique ne veut s’y associer tant que Benyamin Nétanyahou en est le patron. Mandaté par le Président Rivlin afin de former un gouvernement d’union, au bout de 30 jours Benyamin Nétanyahou jeta l’éponge suite au refus de la quasi-totalité de la scène politique israélienne de s’associer à son parti.

Benny Gantz, principal rival et opposant de Benyamin Nétanyahou, ex-chef d’état major des armées et ex-général des forces spéciales israéliennes, fut alors mandaté à son tour par le Président Rivlin pour former un gouvernement d’union. Puisque son parti est sorti second durant les précédentes élections législatives.

Benny Gantz, homme politique et ex-commandant de l’armée israélienne – Crédits photo : Wiikimedia Commons

Problème, Gantz a une réputation de tête brûlée et de faiseur de guerre. De plus, ses positions sur la bande de Gaza et les affirmations tacites d’un probable génocide en cas d’accession au pouvoir ont refroidi tous les partis politiques israéliens qui auraient pu s’associer à son parti Bleu Blanc pour former une coalition.

Résultat, au bout de 30 jours d’âpres négociations Benny Gantz jeta lui aussi l’éponge après avoir essuyé moult refus de la part de ses opposants. Israël se retrouve donc depuis presqu’une année sans administration stable. Et le pays s’achemine vers de nouvelles élections qui devraient selon toute vraisemblance se tenir en mars 2020.

Sur la voie des élections

Le 11 décembre dernier, en séance plénière les parlementaires israéliens ont voté presque à l’unanimité un projet de loi qui organise un scrutin le 2 mars 2020. Elections auxquelles aussi bien Benyamin Nétanyahou que Benny Gantz devraient prendre part.

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