La mosquée As-Sounna, à Marseille sous la direction de l’imam El Hadi Doudi, a été fermée pour six mois. Cette mosquée symbole de salafisme dans l’Hexagone est célèbre grâce à son imam, un Algérien venu en France en 1981. Pour justifier cette décision, la préfecture des Bouches-du-Rhône incrimine la présence de prêches à tendance salafiste telle que l’incitation au djihad armé.
Une décision très attendue
De nombreuses personnalités de l’univers politique et religieux attendaient cette décision qu’elles considéraient comme importante. Le vice-président du CRCM (Conseil régional du culte musulman), Abderrahmane Ghoul, est d’ailleurs l’un des premiers à avoir salué cette décision à l’AFP.
Pour lui, c’était le seul moyen de mettre un terme à ces activités salafistes après avoir prodigué des conseils, sans effet. Après l’instauration de l’état d’urgence, la fermeture d’une vingtaine de mosquées et l’extension de cette mesure dans les lieux lieux de culte au mois d’octobre, il est à tout fait naturel que la mosquée As-Sounna reçoive un arrêté de fermeture pour 6 mois.
Un arrêté élargi pour contrer le salafisme
Même si El Hadi Doudi est considéré comme un leader de la mouvance salafiste française, il est aussi une icône du salafisme dit quiétiste. Il s’agit d’un salafisme apolitique et qui s’éloigne du terrorisme islamique. Il avait de fait participé en novembre à la signature d’un acte contre les attentats de Paris.
Il reconnaît cependant avoir continué à inciter par ses prêches à la mise à mort des auteurs d’adultères et des apostats, informe le préfet Olivier de Mazières. Cet arrêté s’est donc vu élargi au financement des avoirs immobiliers de la mosquée. En effet, l’imam prévoyait de faire de sa mosquée un grand lieu de culte pour les musulmans de Marseille.
Selon la préfecture, l’imam « n’hésite pas à user de pressions pour collecter d’importantes sommes d’argent, notamment en appelant ses fidèles aux dons en précisant qu’il accepterait de « l’argent sale » ».