Prenante de vitesse les autorités depuis des années, l’exploration urbaine, plus communément appelée urbex, continue de susciter émerveillement, curiosité, mais également craintes et interrogations. Parfois néfastes et illégales, ces excursions clandestines obscurcissent les zones grises entre l’attrait pour l’aventure et la sécurité de l’individu. Qu’est-ce qui suscite une telle fascination pour une pratique aussi périlleuse et souvent illégale ?
L’urbex : une pratique excitante et dangereuse
L’urbex, contraction de « Urban Exploration », désigne le phénomène d’exploration clandestine de lieux abandonnés. Elle est surtout pratiquée par les jeunes et les adolescents, qui bravent interdits et dangers pour s’aventurer dans des usines désaffectées, des hôpitaux délabrés, des maisons fantômes ou d’anciennes casernes militaires. Un jeu d’aventure grandeur nature dont la législation interdit l’accès. Récemment, l’hécatombe survenue le 27 avril 2024, à Unieux (Loire) et à Lyon a remis en lumière les périls de cette passion clandestine. Cette pratique, bien que fascinante pour certains, comporte des risques inhérents comme les chutes mortelles, les effondrements et les expositions à des matériaux dangereux.
Le côté obscur de l’urbex
L’urbex est un jeu risqué. L’amiante, le plomb et d’autres substances dangereuses sont souvent présentes dans ces lieux abandonnés. Branches d’arbres effondrées ou tuiles manquantes, les obstacles peuvent être nombreux, rendant chaque pas incertain. Les dangers physiques sont indéniables, mais la loi elle-même considère souvent l’urbex comme un délit. En effet, la majorité de ces lieux sont privés, et y pénétrer sans autorisation est illégal.
Respecter les codes non écrits de l’urbex
L’urbexeur est la plupart du temps conscient des dangers inhérents à sa passion. Pour minimiser les risques, il doit se conformer à certaines règles non écrites mais tacites. S’équiper de chaussures de sécurité, apporter une lampe, une trousse de secours et son téléphone, voilà ce que recommande Patryce Hvs Jr., un vétéran de l’urbex. Autre précaution : ne jamais s’aventurer seul et effectuer des repérages préalables avant d’entreprendre une exploration.
Une fascination ancestrale par les ruines
Si l’urbex telle qu’elle est pratiquée actuellement remonte aux années 2000 avec la désindustrialisation et la chute du bloc de l’Est, l’humain a toujours été attiré par la découverte et l’exploration des territoires délaissés. Cette pratique est donc aussi ancienne que l’humanité elle-même. Les réseaux sociaux ont permis de former une véritable communauté de passionnés. Ils échangent et partagent leurs découvertes, alimentant sans cesse l’engouement pour cette pratique.
L’urbex, entre fascination et danger, est-elle par nature subversive, ou permettra-t-on à l’exploration urbaine de perdurer en toute légalité ?