Chaque jour, Samhi Moustafa réalise un aller-retour épuisant de 200 km entre son domicile, situé près du Caire, et Bani Sweif, une province au sud de l’Égypte. Lors d’un de ces voyages, il a été grièvement blessé dans un accident de voiture, mais savait qu’il devait continuer sa route. Son épreuve quotidienne est obligatoire pour au moins les cinq prochaines années.
Samhi doit passer 12 heures par jour dans un poste de police. Il a déjà purgé une peine de cinq ans d’emprisonnement, qui s’est terminée l’année dernière. Le journaliste de 22 ans a été reconnu coupable d’avoir diffusé de fausses nouvelles et d’avoir aidé un groupe islamiste. Samhi a depuis été condamné à un moins d’emprisonnement par contumace pour violation des conditions de la probation le jour de son accident.
Crépuscule jusqu’à l’aube
Devant un poste de police du Caire au petit matin, Rami, vêtu d’un vêtement déchiré, paraissait modéré. Il a indiqué qu’il ne peut pas travailler, ni avoir de vie de famille et qu’il est ruiné. Rami, ce n’est pas son vrai nom, doit être à l’intérieur du prison tous les jours entre 18 h et 6 h pour les trois prochaines années.
Voici la qualité des prisons dans ce pays en anglais :
Comme Samhi, il a déjà passé trois ans en prison pour avoir participé à une manifestation non autorisée en 2014. Rami, qui a une vingtaine d’années, a été expulsé du collège immédiatement après son incarcération et sa famille doit maintenant le soutenir financièrement.
Des personnes contre ces mesures
Alaa Abdel Fattah est l’un des hommes qui s’est élevé contre cette mesure. Le blogueur et ingénieur en informatique a pris de l’importance lors du soulèvement de 2011 et a passé cinq ans en prison pour avoir organisé une manifestation illégale.
Il a été libéré le mois dernier mais, dans le cadre de sa peine, il doit passer cinq ans en probation au poste de police de Dokki au Caire. Il a lancé une campagne en ligne lors de son premier jour dans le système, lorsqu’il a posté sur Facebook une publication indiquant qu’il n’est pas encore libre.