Il y a quelques mois, l’opinion publique mondiale s’émouvait du sort réservé à d’ingénus migrants africains noirs qui, recherchant un avenir meilleur en Europe, s’étaient retrouvés bloqués en Libye. Dans ce pays, ils avaient été littéralement réduits en esclavage. Aujourd’hui, cette réalité profite d’importants flux migratoires pour gagner du terrain. Des passeurs amassent des fortunes aux dépens des migrants, des organisations en font leur fonds de commerce… et des esclavagistes entrent également en scène pour profiter de la misère humaine propre aux individus démunis.
Une filière esclavagiste démantelée entre la France et l’Espagne
L’esclavage n’est pas nouveau. Omniprésent dans l’Antiquité où il représentait pour bien des peuples un pilier économique nécessaire, il a ensuite été perpétué, spécialement en Afrique. Le monde arabo-musulman l’a maintenu en vie, jusqu’à ce que les nations européennes colonisatrices orientent cette main-d’œuvre immorale vers le Nouveau Monde.
Récemment, la vidéo d’une vente aux enchères de migrants réduits en esclavage en Libye a fait le tour du monde :
Beaucoup de Français pensent que l’esclavage appartient au passé dans la mesure où ils ont appris à l’école qu’il avait été aboli au beau milieu du XIXe siècle. Cela explique le choc qu’ont créé des images venues de Libye. Aujourd’hui, quelques jours après l’attaque à la chaux vive de gardes civils par des migrants, c’est entre l’Espagne et la France qu’un réseau d’esclavage moderne a été mis au jour. Celui-ci aurait déjà fait plus de trois cent cinquante victimes, provenant toutes d’Afrique occidentale. Leur destination principale était l’Hexagone, après un passage par l’Espagne.
Des esclaves vendus à des criminels
Sept suspects ont été arrêtés par les forces de l’ordre espagnoles. Ils sont soupçonnés d’être les instigateurs de ce vaste trafic d’êtres humains et ils auraient engrangé plusieurs centaines de milliers d’euros. Leur activité est déjà criminelle en soi, mais en plus ils cherchaient à revendre leurs esclaves à des associations de malfaiteurs en France.
Une vidéo revient sur cette actualité brûlante :
La stratégie utilisée était simple : faire miroiter à des Maliens, des Guinéens, des Ivoiriens et des Sénégalais le « paradis » français. Leurs « sauveurs » qui leur promettaient un avenir radieux s’occupaient de leur donner de faux papiers. L’arrivée en Espagne se faisait par bateau, et c’était au moment de passer en France (par train, bus ou taxi complice) que la vente s’effectuait. Les clients n’étaient cependant pas tous des habitants de l’Hexagone : il y avait également des acheteurs en Allemagne et au Royaume-Uni.
Avant la vente, les trafiquants faisaient soigner leur « marchandise » aux frais du contribuable espagnol. La police a déjà pu constater que le travail imposé à ces esclaves modernes était généralement de mendier dans les lieux de passage des grandes villes. Mais certains ont dû effectuer des travaux plus physiques, dans des écuries par exemple. D’autres réseaux du même genre pourraient être découverts. Europol y travaille activement.