Au Kirghizstan (petit pays de 6 millions d’habitants), le « vol de fiancée » est une pratique malheureusement courante. Bouroulaï Tourdaaly Kyzy, une jeune étudiante de 20 ans, a été tuée en plein commissariat après une tentative d’enlèvement ratée.
Elle voulait devenir pédiatre et épouser son amoureux
Bouroulaï Tourdaaly Kyzy était une jeune femme qui étudiait la médecine. Ce qu’elle souhaitait, c’était devenir pédiatre et épouser son amoureux de longue date. Malheureusement, un homme jaloux, âgé d’une trentaine d’années, a tenté de l’enlever fin mai.
Sa tentative a échoué et Bouroulaï ainsi que son ravisseur se sont retrouvés dans le même commissariat. Pour se venger, ce dernier l’a tuée au milieu des policiers, la poignardant avant de se poignarder lui-même. Il a été hospitalisé et placé en détention, mais la jeune fille est malheureusement morte.
Suite à ce meurtre, 23 policiers ont été suspendus, réprimandés ou limogés pour négligence. Pour la famille, ces mesures ne suffisent pas. Elle ne comprend pas comment il est possible qu’un homme ait eu la possibilité de tuer une innocente en plein milieu d’un commissariat.
Le « vol de fiancée », une tradition à la dent dure
Le vol de fiancée est une tradition très ancienne au Kirghizstan. Ces rapts s’étaient raréfiés après la mise en place de l’URSS, mais depuis sa chute le phénomène a connu un nouvel essor. Aujourd’hui, les motivations seraient néanmoins davantage économiques, car l’enlèvement d’une femme permet de payer une dot réduite à la famille.
Aujourd’hui, au Kirghizstan, 20 % des mariages ont lieu suite à un vol de fiancée. Il n’y a pas d’enquête ni de sanction si la victime ne porte pas plainte. Malgré tout, le rapt de fiancée est interdit et puni par la loi d’un maximum de 7 ans d’emprisonnement.
Suite à la mort de Bouroulaï Tourdaaly Kyzy, plusieurs manifestations ont eu lieu dans les rues du pays, afin de rendre ce problème visible et mieux pris en compte par le gouvernement.
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