Depuis quelque temps maintenant, les bonbons au goût de cocktails alcoolisés sont devenus extrêmement populaires. Ces derniers sont évidemment sans alcool, mais ils inquiètent tout de même les addictologues qui estiment que cette consommation risque de banaliser l’alcool, dès le plus jeune âge des enfants.
Les boissons également visées
Les sodas goût mojito et piña colada (toujours sans alcool) sont également visés par les addictologues. Ces derniers, comme les bonbons, sont de plus en plus fréquents dans les rayons des supermarchés et selon eux c’est une erreur. En effet, les parents pourraient eux-mêmes en venir à sous-estimer les risques de l’alcool. De même, les enfants pourraient être tentés, tôt, de tester le véritable alcool, étant déjà accoutumés au goût.
William Lowenstein, président de SOS Addictions, précise également que les souvenirs d’enfance jouent un rôle important dans la vie de l’enfant et que ces bonbons inoffensifs les feront sous-estimer les risques de l’alcool.

Il faut rappeler qu’en France l’alcool causerait près de 50 000 morts par an. Ces chiffres sont bien loin devant ceux de la mortalité routière. En 2009, l’alcool aurait été la deuxième cause de mortalité évitable derrière le tabagisme.
Une « banalisation complète » des alcools
Amine Benyamina (addictologue et psychiatre) parle d’une éducation au goût, couplée à une banalisation complète de l’alcool qui prépare la jeune génération à en consommer.
Bien que les facteurs familiaux, génétiques et traumatiques comptent dans le développement de l’alcoolisme, le sociologue Christophe Moreau rappelle que l’environnement compte également beaucoup. Le marketing peut ainsi avoir un certain impact sur la consommation d’alcool, quel que soit le pays.

Interrogé par les médias, le directeur marketing de Lutti (marque de bonbons) dit lui s’inspirer des cocktails sans alcool dans l’élaboration des bonbons et sodas. Selon lui, la cible actuelle n’est pas celle des plus jeunes, mais celle des 25-49 ans.