La déstabilisation de plusieurs territoires d’Afrique et du Moyen-Orient a déclenché il y a quelques années une grande vague migratoire, toujours en cours. Sur fond de guerre civile syrienne finissante, la Grèce et la Turquie ont longtemps contenu ces flux qui ont finalement été libérés vers toute l’Europe avec parfois la bénédiction de différents gouvernements européens. Peu à peu, les afflux massifs ont créé des situations de crispation dans de nombreux pays qui se sont retournés contre le phénomène : la Hongrie, la Tchéquie, la Slovaquie, la Pologne, mais aussi l’Autriche et l’Italie, et peut-être bientôt la Slovénie ou encore la Roumanie.

Différents passages ont été empruntés depuis 2014

La crise migratoire a commencé fin 2014/début 2015, lorsque la menace de Tsipras d’ouvrir les frontières grecques n’a pas fait peur aux autorités européennes qui négociaient avec la Grèce. Ce sont d’abord vers les Balkans que se sont déversés les migrants. Mais ces pays d’Europe centrale étant relativement pauvres, beaucoup poursuivent vers l’ouest ou le nord. Des populations européennes, d’Albanie par exemple, se sont mêlées à eux. En outre, quelques terroristes ou djihadistes se sont très tôt cachés dans ces flux pour revenir incognito de Syrie.

Les premiers migrants de 2014 passaient par la frontière entre la Serbie et la Hongrie. Le gouvernement très droitier de ce dernier pays y a cependant coupé court en 2015. La même année, la frontière entre la Hongrie et la Croatie a également été fermée par Viktor Orbán, fort du soutien de la population locale. Une vidéo d’Euronews revient sur ces faits :

À partir de ce moment, les migrants sont revenus vers la Croatie, puis la Slovénie, afin de gagner l’Autriche et l’Allemagne. Ce fait a été déterminant dans l’issue des dernières élections législatives autrichiennes. On parle alors de 600 000 individus passés par là en quatre mois. Ces arrivées massives ont pris fin début 2016 avec le changement de politique de Vienne. Parallèlement, le 26 janvier 2016, le ministère de l’Intérieur de la Croatie cessait de compter le nombre de migrants. Pour schématiser, cet État accepte de laisser passer les migrants… à condition qu’ils se dépêchent de gagner la Slovénie.

Les derniers passages en date

L’ancien empire austro-hongrois étant fermé aux migrants, il leur était impossible de gagner l’Europe occidentale ou nordique par les Balkans. C’est donc l’Italie qui est redevenue une destination de choix. Il faut là aussi y deviner la cause de la victoire électorale écrasante des mouvements populistes, de droite comme de gauche, aux dernières élections. Des migrants continuent cependant de passer par la péninsule balkanique, près de 75 000 personnes se trouvant en transit en Serbie. Certains cherchent à passer en Hongrie par la Roumanie, quoique cela soit risqué au vu de l’hostilité des Hongrois vis-à-vis des clandestins extra-européens. On pourrait en dire autant de l’Autriche depuis 2017 :

Aujourd’hui, les migrants passant par les Balkans chercheraient majoritairement à entrer en Bosnie-Herzégovine depuis la Serbie. Depuis la Bosnie, ils espèrent traverser la Croatie, la frontière entre les deux pays étant encore (pour l’instant du moins) peu surveillée. Des squats ont déjà été signalés, servant de campements avant de passer en Slovénie, où les élections du 3 juin prochain pourraient cependant modifier la donne politique. Actuellement, il n’y aurait que des groupes de dizaines de migrants passant par ces frontières. Ils pourraient cependant être de plus en plus nombreux ces prochains mois, par un phénomène d’appel d’air. La Bosnie deviendrait alors un nouveau pays de passage par excellence… jusqu’à ce que la Croatie renforce la surveillance de ses dernières frontières ? À suivre…

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