Aujourd’hui, grâce à différents mouvements militants, de plus en plus de personnes se disant homosexuelles osent partager les agressions potentiellement homophobes qu’elles subissent. Cependant, selon un récent rapport publié par l’association SOS Homophobie, le nombre de témoignages reçus semble augmenter. Est-ce véritablement une hausse de la violence ou les effets d’une parole plus facilement libérée ?
1 650 témoignages reçus en 2017
En 2017, l’association SOS Homophobie a reçu près de 1650 témoignages d’actes homophobes. La structure enregistre une hausse de 5 % par rapport à 2016. Selon Joël Deumier, président de SOS Homophobie, ces résultats sont une preuve que la parole des individus revendiquant une sexualité homosexuelle (hommes comme femmes) se libère de plus en plus. Toujours selon lui, c’est la reconnaissance progressive de leurs pratiques qui s’accélérerait ces dernières années et qui les aiderait à se sentir plus légitimes.
En 2017, 58 % des témoignages reçus provenaient d’hommes. Toujours selon Joël Deumier, le silence des femmes proviendrait de leur tendance à relativiser les comportements homophobes. Par ailleurs, étant moins présentes dans l’espace public, elles pourraient ne pas se sentir assez légitimes pour prendre la parole.
Malheureusement, le rapport induirait également d’autres réalités plus inquiétantes, comme nous allons le voir ci-dessous.
Une hausse de 15 % des agressions physiques ?
Dans 60 % des cas, l’homophobie potentielle s’exprime par un rejet de la personne, qui va par exemple ignorer son interlocuteur homosexuel. 52 % des actes d’homophobies passent à travers des insultes. Dans 34, 20 et 19 % des cas, l’homophobie s’exprime par de la discrimination, du harcèlement ou du chantage. Enfin, dans 14 % des témoignages, on retrouve une agression physique, soit une hausse de 15 % par rapport à 2016.
Par ailleurs, l’association constate une augmentation de 38 % des actes qu’elle juge homophobes en milieu scolaire. Elle est intervenue auprès de 22 000 élèves en 2017, afin de mener des actions de « prévention ».
Selon Joël Deumier, cette violence provient notamment de groupes très bien organisés dont la parole décomplexée se serait également libérée. Les débats comme le « mariage pour tous » ou la légalisation de la PMA semblent avoir cristallisé les tensions. L’étiquette « homophobie », lorsqu’il ne s’agit pas d’agressions physiques ou d’insultes caractérisées, reste donc assez floue, étant parfois associée à la simple condamnation des pratiques homosexuelles.
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