13D’année en année, les ministres de l’Éducation nationale disposent en France d’un budget toujours plus important, avec très prochainement l’instruction obligatoire dès l’âge de 3 ans. Pourtant, le niveau scolaire ne cesse de baisser, presque aussi vertigineusement que la dette de l’État augmente. Chaque nouvelle enquête nationale ou internationale permet de sonner à nouveau l’alarme. Les Français sont nuls en mathématiques, ils sont nuls pour les langues étrangères, ils ne connaissent même plus leur langue… Chacun y va de son grief et de sa critique. Et cela se comprend lorsque l’on consulte le dernier bilan ministériel en matière orthographique…

Une enquête du Cnesco

Le Cnesco ne dira peut-être pas grand-chose à grand monde. Il s’agit en fait du Conseil national d’évaluation du système scolaire. Or, cette émanation du ministère de l’Éducation nationale vient de publier un dossier. Le sujet de ce dernier est… « Écrire et rédiger : un bilan scientifique et des recommandations concrètes ». Après les résultats analysés, proprement stupéfiants, dix mesures d’ordre général sont édictées. Le plus inquiétant, c’est que l’on n’a pas l’impression que la tendance actuelle puisse être inversée… En 2015, c’était déjà la même ritournelle sur BFM TV :

Ainsi, pour commencer par le versant des enseignants, nous apprenons qu’en CM2 40 % des instituteurs affirment n’avoir reçu absolument aucune formation à la langue française, à son enseignement et à son apprentissage (sondage interne de 2013).

Une orthographe déplorable

Les « réformes » de l’orthographe pointent le bout de leur nez depuis 1976, mais la plus importante date de 1990. Elle vient tout juste d’entrer en vigueur à l’école et devrait contribuer à accroître la marasme. Grammairiens et professionnels de l’édition ou de l’écrit sont nombreux à critiquer leur nullité ou leur incohérence, allant jusqu’à parler de « déformations » plutôt que de « réformes ». Quoi qu’il en soit, si les élèves de CM2 étaient en 1985 en moyenne un tiers à faire moins de cinq fautes pour une dictée de cinq lignes, ils ne sont plus que 8 % de nos jours. C’est un phénomène continu, qu’évoquait déjà Olivier Fromont sur RTL en 2015 :

Les causes seraient multiples. Parmi elles, nous trouvons sans surprise la multiplication des écrans et un usage trop important des claviers. À force, ces derniers rendraient l’écriture manuscrite moins évidente, moins naturelle… Résultat des courses : en classe de 3e, 40 % des adolescents écrivent entre 15 et 20 lignes en 25 minutes, mais seulement un tiers parmi eux forment les lettres correctement et de manière académique. Autant dire que les professeurs n’ont qu’à bien déchiffrer ! En outre, les élèves sont trop habitués aux QCM et ont du mal à rédiger des réponses étoffées, ce qui ne se remarque pas dans les pays voisins. À ce sujet, le Cnesco met aussi en cause la paresse ou la facilité de trop nombreux enseignants qui relèguent la rédaction au second plan pour préférer la lecture ou des exercices courts. Nos aînés doivent se retourner dans leurs tombes !

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