Ce n’est que le 2 mars dernier que le gouvernement français a dévoilé la liste des subventions accordées en 2016 par le ministère de la Culture à la presse écrite française. Celles-ci ont concerné 368 titres différents, pour un montant global avoisinant les 80 millions d’euros. Les éditeurs de presse ont été avertis de ces données dès le 13 février 2018. On sait que ce secteur connaît d’importantes difficultés depuis plusieurs années déjà.
Différents types de subvention
Ces aides culturelles à la presse consenties en 2016 par l’État français appartiennent à trois catégories distinctes. Les premières sont directes, les secondes concernent la filière (elles profitent à la messagerie, c’est-à-dire au distributeur), et les dernières sont dévolues à la modernisation sociale.
Ces différentes catégories se subdivisent elles-mêmes en plusieurs rubriques. Nous trouvons par exemple des aides aux publications nationales et d’autres au pluralisme de la presse périodique. Il existe aussi un fonds de stratégie pour le développement de la presse et une aide au portage, au sein d’une grande variété de subventions.
Les chiffres du ministère de la Culture ne comprennent pas de nombreuses aides indirectes, comme le déficit supporté par les services postaux. Ainsi, en 2010, on parlait d’aides à hauteur de 1,8 milliard d’euros au total pour les presse papier et en ligne.
Des subventions conséquentes
Du point de vue de l’indicateur « Total des aides », les subventions accordées sont parfois colossales. Elles font état du maintien en vie de certains titres de presse par le contribuable.
Ainsi, Aujourd’hui en France a obtenu près de 8 millions d’euros en 2016. Suit le quotidien Libération avec 6,3 millions, puis Ouest-France et Le Figaro à 5,7. En cinquième position figure Le Monde avec 5 millions d’euros. Sont également au-dessus de 3,5 millions La Croix et L’Humanité. On comprend le sujet de ce débat télévisé :
Au-dessus du million d’euros, il y a encore – par ordre décroissant – Marianne, Le Dauphiné libéré, Presse Océan, Le Journal du dimanche, L’Équipe, La Dépêche du Midi, Le Parisien, Le Journal de la Haute-Marne, Le Télégramme, Le Progrès et La République des Pyrénées.
En bref, le débat sur le bien-fondé de la survie sous perfusion d’une presse qui ne trouve plus de lecteurs, et sur les motifs de celle-ci, n’est pas près de s’achever !