L’Insee va intégrer le trafic de drogue dans le calcul du PIB et de la croissance française. Le pays se conforme ainsi à l’harmonisation demandée par Eurostat depuis 2013. Il suivra de la sorte l’exemple des Pays-Bas où la vente de drogue fait partie du PIB.
Un respect d’harmonisation demandée par Eurostat
La France s’est toujours refusée à faire entrer le trafic de drogue dans le calcul de son PIB. Pourtant, cette demande d’harmonisation a été faite par Eurostat en 2013. Il est question de mettre tous les pays européens sur la même longueur d’onde en matière de calcul du PIB. La prostitution fait aussi partie des demandes faites par Eurostat. Cette dernière est légale dans les pays comme l’Allemagne, l’Espagne et les Pays-Bas, et elle entre donc dans les projections de croissance.
Cette décision va changer de nombreuses choses pour ce qui concerne l’évaluation de la croissance en France. On n’a aucune idée de la valeur que représente la drogue sur le territoire. Des chiffres de l’institut Molinari annonçaient un montant de plus de 200 milliards d’euros, l’équivalent de 10 % du PIB. L’Insee s’est montré beaucoup plus prudent en annonçant 2 milliards, l’équivalent de 0,1 % du PIB.
Comment procéder au calcul du trafic de drogue
Le trafic de drogue est un secteur opaque. Pour calculer son apport au PIB, il faudra employer des personnes pour mener des recherches. En Angleterre, pour mesurer la prostitution, ce sont des statisticiens qui ont travaillé. Ils ont compté précisément 60 879 professionnels ayant au moins 25 clients par semaine, payant chacun en moyenne 82 euros. Les Pays-Bas sont même allés jusqu’à inclure dans leurs calculs les dépenses collatérales.
La France devra utiliser cette rigueur pour comptabiliser les chiffres du trafic de drogue. L’Insee enquêtera sur les lieux de trafic et mesurera le nombre de transactions. La différence entre prix d’achat et prix de revente sera aussi évaluée. Cela permettra de respecter les critères de Maastricht.