Il y a près d’un an, l’affaire Théo avait occupé le devant de la scène médiatique. Des policiers avaient été pointés du doigt, sur les accusations de Théo blessé lors d’une interpellation. L’accusation de viol avait été reprise en boucle, avant que certains médias n’adoptent une attitude plus prudente. Cette dernière semble aujourd’hui justifiée par la publication de pièces inédites par Europe 1.
Le rappel des faits
Aulnay-sous-Bois, 2 février 2017. En banlieue parisienne, un certain Théo L. est interpellé par les forces de l’ordre à l’occasion d’un contrôle d’identité collectif ayant dégénéré. Blessé, à l’anus notamment, la personne interpellée avait depuis l’hôpital accusé des policiers de lui avoir baissé son pantalon et de l’avoir violé avec une matraque, d’où des blessures au rectum. Quatre fonctionnaires avaient participé à l’opération. François Hollande, alors président de la République française, s’était dépêché au chevet du blessé.
Toutes ces allégations avaient déclenché un tollé médiatique ainsi qu’une enquête de l’IGPN. Cette dernière n’est autre que l’Inspection générale de la Police nationale, « la police des polices ».
Les images de vidéosurveillance rendues publiques par Europe 1 viennent contredire la version des faits soutenue par Théo, le blessé. On peut d’ailleurs être surpris par cette publication si tardive. Chacun pourra s’en faire une idée en en regardant la vidéo :
Un dénouement imminent
Sur ce document audiovisuel enfin rendu public, on voit distinctement que Théo s’est très vigoureusement débattu. Les policiers de la BST (brigade spécialisée de terrain) ne s’attendaient pas à de telles réactions. Théo ne voulant pas se laisser menotter, l’emploi de la force a semble-t-il été rendu nécessaire. C’est à cette occasion que le coup de matraque sur le postérieur a été assené, très rapidement, sans autre intention manifeste. Le policier concerné continue à ce propos de nier tout caractère volontaire à la pénétration de son bâton télescopique dans l’anus du jeune homme.
De plus, Théo avait prétendu que l’un des policiers avait volontairement baissé son pantalon de jogging. Sur les images, on aperçoit ce pantalon tomber, mais dans le feu de l’action. Devant l’évidence, le blessé a changé de version des faits, avouant que son bas était trop ample et qu’il était accidentellement tombé. Toutes les images semblent donc confirmer les dépositions des quatre fonctionnaires de police incriminés.
Des spécialistes et formateurs de la Police nationale ont visionné la vidéo. Ils ont estimé que la réaction des policiers était « justifiée » ainsi que proportionnée. Le fait de viser le fessier est un geste appris en école de police en vue de « créer une déstabilisation physique » et de « maîtriser le récalcitrant ». Ils jugent impossible, au vu de la rapidité de l’action, que le policier ait voulu pénétrer l’anus. Il ne s’agirait donc tout bonnement que d’un accident. De fait, trois des policiers suspendus ont été dûment réintégrés. Ce ne sont cependant que des interprétations journalistiques, et seule la justice pourra se prononcer définitivement sur ce dossier.