La limitation de vitesse à 80 km/h supposée entrée en vigueur le 1er juillet prochain sur les routes secondaires à double voies et n’ayant pas de barrières de séparation suscite quelques remous chez les automobilistes. Même si cette mesure peut sembler louable, n’y aurait-il pas une erreur de la part du gouvernement ?
Une mesure controversée
La limitation touchera surtout les départementales, elles représentent environ 400 000 km. Cette mesure est justifiée par les trois dernières années sanglantes qu’ont connues les routes de France. Avec 55 % d’accidents mortels sur les routes, soit 1 911 cas ayant eu lieu pour la plupart sur ces départementales, une limitation de la vitesse à 80 km/h semble donc justifiée. Pour Édouard Philippe, « 350 à 400 vies » seraient ainsi sauvées par an.
Pour nombre de Français, cette mesure pourrait causer un ralentissement et amener les usagers à passer plus de temps sur la route. Selon le gouvernement, un trajet de 10 km verra une augmentation de moins 1 minute, compter 4 minutes de plus pour 50 km et 17 minutes pour 200 km. Il pourrait cependant y avoir d’autres répercussions.
Des conséquences collatérales
Selon Bison Futé, la baisse de vitesse aurait pour effet une consommation amoindrie de carburant. L’automobiliste ayant un modèle récent consommera entre 0,6 et 1 l/100 km en moins. L’économie serait de 120 euros par an et par automobiliste. Par contre, pour les véhicules anciens, la circulation à 80 km/h rendra impossible l’utilisation du dernier rapport de boîte. Cela provoquera une augmentation du régime moteur, la consommation sera ainsi plus élevée, ce qui entraînera un surplus de pollution.
Au final, le problème reste toujours le même, celui de la sécurité. Pour de nombreux automobilistes, un manque de vigilance pourrait naître de cette limitation. Des spécialistes redoutent que cette mesure augmente le phénomène d’endormissement au volant. Pire encore, ils craignent que les usagers ne prêtent plus assez d’attention à la route.