Crédit photo: Flickr – Beau Giles
Twitter est cotée en bourse, la société n’est donc pas par définition une licorne. Dépassé par Instagram en nombre d’utilisateurs, le réseau social compte environ 320 millions d’abonnés, une communauté conséquente. Pourtant tout va mal, puisque Twitter vient de perdre ses dirigeants emblématiques . En octobre 2015, l’entreprise licenciait 336 personnes. Malgré un chiffre d’affaires de 569 millions de dollars au troisième trimestre 2015, Twitter peine à mettre en place un modèle économique rentable. En effet, après avoir perdu 578 millions de dollars nets en 2014, les pertes s’élèvent déjà à 430 millions sur les trois premiers trimestres de 2015. Si d’autres compagnies voient des éclaircies à l’horizon 2018-2020, celui de Twitter reste très nuageux, et son oiseau a encore beaucoup de chemin à parcourir jusqu’à la rentabilité.
Tesla Motors
Crédit photo: Wikimedia – Raysonho
Valorisé 28 milliards de dollars à Wall Street, le fabricant de voitures électriques parie sur l’avenir. Le but de ce constructeur est de rendre accessible au grand public des véhicules électriques autonomes et moins chers que ceux disponibles actuellement sur le marché. Tesla construit également des batteries qui pourront alimenter nos maisons. Mais pour le moment, Tesla perd 35.000 $ par voiture , selon Bob Lutz, un grand patron américain. Au deuxième trimestre de 2015, triplait ses pertes (184 millions de dollars après un déficit de 154 millions au premier trimestre), et ce malgré des ventes records.
Spotify
Crédit photo: Flickr – Sorosh Tavakoli
Spotify, le numéro un mondial du streaming musical, a été fondé en 2008. S’il a passé la barre du milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2014, il n’a jamais réalisé une année bénéficiaire. En 2014, la société chapeautée par une holding luxembourgeoise perdait 162,3 millions d’euros nets, triplant ainsi ses pertes par rapport à celles de l’année 2013. Pourtant, Spotify va lever 500 nouveaux millions de dollars , et revendique plus de 75 millions d’utilisateurs actifs, dont 20 millions de payants.
YouTube
Crédit photo: Flickr – Rego Korosi
YouTube est l’une des sociétés les plus anciennes parmi celles présentées dans cet article. La plateforme de vidéos en ligne rachetée par Google pour 1,65 milliard de dollars, est estimée à plus de 20 milliards de dollars aujourd’hui. Mais malgré un milliard de visiteurs par mois, YouTube ne fait pas de bénéfices . YouTube rentre juste dans ses frais du fait de coûts d’hébergements faramineux et des commissions qu’il doit reverser aux éditeurs de vidéos.
Shazam
Crédit photo: Shazam
Début 2015, Shazam était valorisée 1 milliard de dollars , devenant ainsi une « licorne ». Mais la société basée à Londres ne gagne pas d’argent. En 2014, Shazam a perdu environ 20 millions d’euros. Créé en 2002, Shazam a pourtant franchi en 2014 le seuil des 100 millions d’utilisateurs mensuels actifs.
Une bulle financière du numérique est-elle en train de se développer?
On a beaucoup parlé dans les années 2000 de la « bulle internet » qui avait touché de nombreuses sociétés liées au secteur de l’informatique et des télécommunications. Ces bulles financières sont créées par l’exagération des investisseurs lorsqu’ils évaluent le potentiel de certaines sociétés. En voyant des bénéfices sur un trop long terme, les sociétés cotées en bourse finissent par manquer de cash avant d’arriver au point d’équilibre et finissent par faire faillite. S’ensuit alors une réaction en chaîne qui touche tout le secteur et ralentit considérablement l’économie.
Même s’il est difficile de prévoir ces bulles financières, l’on ne peut s’empêcher de remarquer la similarité entre la bulle de 2000 ayant provoqué l’un des plus gros crash boursier de l’histoire moderne avec la situation actuelle.
Avec d’un côté, une économie mondiale qui progresse lentement et de l’autre, des entreprises valorisées plusieurs milliards qui annoncent des chiffres de croissance à 3 chiffres, on pourrait en effet s’attendre à voir la réalité rattraper l’optimisme actuel des investisseurs. Cependant, s’il est vrai que les risques existent, il faut aussi noter que le problème est limité grâce à des entreprises géantes comme Google, Apple, Facebook ou Amazon qui, elles, réalisent des profits et, même si largement sur-cotées par rapport à leurs bénéfices, soutiennent la croissance des fameuses licornes.
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