La réforme de l’assurance-chômage pourrait toucher significativement un tiers des bénéficiaires, selon une nouvelle étude de l’Unédic, dévoilée vendredi 17 mai.

Les premières estimations sur les conséquences de la réforme de l’assurance-chômage commencent à se préciser, bien que les contours définitifs du projet restent encore flous. L’Unédic, l’organisme gestionnaire du régime d’assurance-chômage en France, a présenté vendredi dernier aux administrateurs une étude détaillant l’incidence de plusieurs scénarios envisageables.

Des modifications possibles aux conditions d’affiliation

L’une des principales propositions sur la table repose sur une modification de la « durée d’affiliation », soit le temps de travail requis pour être éligible à l’assurance-chômage. Actuellement, pour prétendre aux allocations, il faut avoir travaillé six mois sur une période de référence de vingt-quatre mois. Cependant, dans l’objectif de réduire les dépenses et durcir les conditions d’accès, le gouvernement envisage d’augmenter cette durée.

Selon l’un des scénarios étudiés par l’Unédic, une augmentation de la durée d’affiliation à sept mois pénaliserait environ 11 % des allocataires actuels, entraînant ainsi une économie de 400 millions d’euros par an. Un autre scénario encore plus drastique envisage de porter cette période à douze mois. Dans ce cas, jusqu’à 31 % des chômeurs verraient leur entrée dans le régime retardée, ce qui permettrait à l’Unédic de réduire ses dépenses de 2,3 milliards d’euros par an.

La réduction de la période de référence

Une seconde piste explorée par l’étude concerne la période de référence, actuellement fixée à vingt-quatre mois. Réduire cette période à dix-huit mois pourrait avoir des conséquences encore plus significatives. Selon les conclusions de l’Unédic, une telle mesure affecterait 32 % des allocataires et permettrait de réaliser des économies substantielles, estimées à 7,5 milliards d’euros annuellement.

Ces mesures, bien qu’encore à l’état de propositions, montrent la volonté de l’exécutif de mettre en place un système plus restrictif et mieux contrôlé. Le gouvernement n’a toutefois pas encore précisé jusqu’où il est prêt à pousser les changements, et les débats entre les partenaires sociaux et les instances dirigeantes continuent.

Un durcissement des conditions d’accès

L’étude de l’Unédic révèle un durcissement inévitable des conditions d’accès aux allocations chômage, ce qui se traduira par une baisse des dépenses du régime. Une certitude se dégage : les chômeurs devront remplir des critères plus stricts pour bénéficier des aides. Cette tendance à la rigueur semblait déjà envisagée dans les grandes lignes des discussions antérieures, mais les détails concrets de l’application et l’ampleur des ajustements restent sujets à délibération.

Impact sur les allocataires

Les conséquences pour les allocataires sont multiples. Pour ceux qui verront leur durée d’affiliation allongée ou la période de référence raccourcie, l’attente avant de toucher des allocations sera prolongée, créant potentiellement une période de vulnérabilité accrue pour les demandeurs d’emploi. Ils devront ainsi avoir exercé une activité salariée plus longue ou au sein d’une période plus courte pour maintenir leur éligibilité aux allocations.

L’impact économique est également à mesurer. La réduction des bénéficiaires permettrait à l’Unédic de stabiliser ses finances, alors qu’elle cherche à faire face à une demande toujours croissante en contexte de crise économique. Cependant, le coût social pourrait s’avérer élevé, mettant une pression accrue sur un tiers des chômeurs potentiellement exclus du dispositif.

Il reste à savoir si le gouvernement et les partenaires sociaux arriveront à s’accorder sur une réforme équilibrant réduction des dépenses publiques et maintien d’une protection sociale effective pour les travailleurs en recherche d’emploi.

Doit-on s’attendre bientôt à d’autres propositions ou mesures? Et surtout, comment les différents acteurs, notamment les syndicats et les associations de chômeurs, réagiront-ils face à ces ajustements potentiels visant une révision drastique du régime d’assurance-chômage?

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Jessica, journaliste aguerrie avec une solide expérience en gestion de projet et rédaction web, est diplômée de Sciences Po en Communication et Médias. Elle capte l'attention par des contenus précis et percutants, couvrant les évolutions médiatiques avec rigueur et clarté. Contact : [email protected].

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