Depuis l’instauration de la « Flat Tax » en 2018, de nombreux Français oublient de cocher une case cruciale sur leur déclaration de revenus, ce qui leur coûte des centaines d’euros.
Une taxation simplifiée mais piégeuse
Depuis 2018, le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), couramment appelé « flat tax », est venu simplifier le système fiscal relatif aux revenus de capitaux mobiliers. Conçu pour rendre la fiscalité plus transparente et plus prévisible, le PFU impose ces revenus à un taux global de 30 %. Ce taux se décompose en 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux (CSG, CRDS, etc.).
Presque automatiquement, les institutions financières prélèvent cette taxe lors du versement des intérêts ou des dividendes, rendant la gestion fiscale apparemment sans effort pour le contribuable. Toutefois, cette simplicité a un coût potentiel pour les ménages de certaines tranches d’imposition.
Décryptage de l’imposition progressive
Les contribuables disposent d’une alternative au PFU : l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Ce mécanisme repose sur des tranches d’imposition, qui varient en fonction des revenus annuels :
- 0 % pour les revenus inférieurs à 11 294 euros
- 11 % pour les revenus entre 11 295 et 28 797 euros
- 30 % pour les revenus entre 28 798 et 82 341 euros
- 41 % pour les revenus entre 82 342 et 177 106 euros
- 45 % pour les revenus supérieurs à 177 106 euros
En optant pour cette imposition, les contribuables voient leurs revenus du capital soumis à leur taux marginal d’imposition (TMI), auquel s’ajoutent 17,2 % de prélèvements sociaux. Par conséquent, cette option peut s’avérer plus ou moins avantageuse en fonction du TMI de chaque contribuable.
Comparaison des deux options
La plupart des revenus mobiliers sont assujettis par défaut au PFU. Pourtant, cette option se révèle moins économique pour ceux dont le TMI est inférieur à 12,8 %. Par exemple, un contribuable avec un TMI de 11 % verrait ses revenus mobiliers imposés à 30 % avec le PFU, contre seulement 28,2 % (11 % + 17,2 %) avec le barème progressif.
À l’inverse, les ménages dont le TMI dépasse 12,8 % trouvent le PFU plus avantageux. Pour un foyer dans la tranche à 41 %, le PFU plafonnerait l’imposition de leurs revenus mobiliers à 30 %, au lieu de 58,2 % (41 % + 17,2 %) avec le barème progressif.
Comment effectuer le bon choix
Lors de la déclaration de revenus en ligne, l’administration fiscale propose une simulation automatique. Si l’imposition au barème progresse se révèle plus favorable, un message avertit le contribuable et l’invite à cocher la case 2OP. Cette simple case permet de choisir l’imposition au barème, optimisant ainsi le montant à payer.
Néanmoins, la première année de l’instauration du PFU a vu plus de huit millions de foyers fiscaux omettre de cocher cette case, perdant ainsi des sommes parfois significatives. Parmi eux, 1,6 million ont perdu plus de 50 euros.
Les démarches pour ne rien oublier
Pour éviter toute déconvenue, il est essentiel de bien comprendre son taux marginal d’imposition et de revérifier systématiquement sa déclaration de revenus. L’administration fiscale met à disposition des simulateurs en ligne pour évaluer l’option la plus bénéfique.
Pour ceux qui ont opté par erreur pour le PFU alors que le barème progressif leur aurait été plus favorable, revenir en arrière reste possible, mais sous certaines conditions et dans des délais stricts.
L’omission de cette simple case sur la déclaration peut ainsi avoir des répercussions significatives sur le montant de l’impôt payé. C’est d’autant plus crucial pour les ménages les plus modestes pour qui chaque euro compte.
Afin de maximiser vos économies, prendre le temps de vérifier les options disponibles et de se tenir informé des avantages fiscaux peut permettre de faire une différence notable sur votre imposition. Alors, analysez-vous bien votre TMI avant de déclarer vos revenus ?