En dépit du faible taux de contrôle lié à l’IFI (Impôt sur la fortune immobilière), être trop bavard avec l’administration fiscale peut rapidement d’aggraver votre situation financière. Malheureusement, les risques de trop parler ne sont pas toujours suffisamment anticipés par les contribuables…
Rappel des chiffres clés de l’IFI en 2022
L’année 2022 a été marquée par un bilan de 2,1 milliards d’euros pour l’IFI. Notons que ce chiffre correspond à presque 50% de ce que rapportait l’ISF (Impôt sur la fortune) à l’heure de sa suppression en 2017. Cependant, seulement 2% des 164.000 redevables, soit 3280 foyers, ont fait l’objet d’un contrôle. Le résultat ? Un bonus de 100 millions d’euros pour les fonds de l’État. À titre de comparaison, il s’agit de l’équivalent de la recette de la taxe sur les logements vacants, une taxe à la portée symbolique tout autre.
La déclaration de l’IFI et son impact sur les finances publiques
La déclaration de l’IFI a lieu conjointement avec celle des revenus, généralement entre fin mai et début juin, selon le lieu de résidence principale. Mais, souvenons-nous que cet argent fraîchement perçu par l’État n’a guère le pouvoir de rééquilibrer les finances publiques du pays. Alors pourquoi tant d’emphase sur ce contrôle ?
La Cour des comptes propose une solution technologique
Selon la Cour des comptes, la réponse à cette question pourrait résider dans les technologies modernes d’IA (intelligence artificielle). Elle suggère d’intensifier les contrôles en se servant de ces outils, à l’image des contrôles menés sur les piscines non déclarées. L’idée ? Exploiter l’IA pour se frayer un chemin dans la jungle des déclarations d’impôt, peser le sérieux de chaque déclaration et déterminer les dossiers méritant un examen plus approfondi.
Les réseaux sociaux comme nouveaux alliés du fisc
Il est intéressant de noter que le fisc pourrait y trouver des alliés surprenants : les géants des réseaux sociaux. Qu’il s’agisse de X (ex-Twitter), Facebook, Instagram ou Tiktok, tous pourraient fournir un terrain fertile pour la chasse aux fraudeurs de l’IFI. La loi de finances 2024 autorise ainsi l’administration à recueillir des preuves à partir des photos postées sur ces plateformes et même à créer de faux profils pour entrer en contact avec les suspects.
Les influenceurs et leur méconnaissance des enjeux fiscaux
Les influenceurs, connus pour leur penchant à exhiber leur mode de vie somptueux et leurs propriétés cossues, y joueront sans doute un rôle non négligeable. C’est ce qu’indique Me Karen Berdugo, avocate fiscaliste, lorsque qu’elle souligne le contraste entre la “richesse fulgurante” de ces influenceurs et leur “méconnaissance des mécanismes fiscaux”.
La bavardise sur les réseaux sociaux : un piège à éviter
Alors, quel est le coeur du problème avec l’IFI ? En un mot, la bavardise. En effet, les contribuables qui, de bonne foi ou non, révèlent trop d’informations sur leur situation financière peuvent rapidement se retrouver dans le viseur de l’administration fiscale. La prudence est donc de mise, à l’heure où le partage d’informations personnelles sur les réseaux sociaux est devenu monnaie courante. Quand il s’agit de l’IFI, il semble que le silence est d’or. Et vous, que partagez-vous sur vos réseaux sociaux ?