Un rapport officiel révèle que de nombreux foyers équipés des compteurs intelligents Linky ont été surfacturés par Enedis. Il est crucial de vérifier vos factures d’électricité.
En plein cœur de la hausse vertigineuse des tarifs de l’électricité, un nouveau scandale semble se profiler à l’horizon, mettant en cause le gestionnaire de réseau électrique Enedis. Selon un récent rapport du Médiateur national de l’énergie, des milliers de foyers équipés du compteur intelligent Linky auraient été victimes de surfacturation. Une situation qui, si elle se confirme, pourrait aggraver encore plus les difficultés financières de nombreux ménages français.
Des pratiques dénoncées par le Médiateur national de l’énergie
Publié le 14 mai, le rapport du Médiateur national de l’énergie met en lumière des pratiques jugées « particulièrement critiquables » de la part d’Enedis. Le gestionnaire de réseau est accusé de ne pas respecter l’article L.224-11 du Code de la consommation. Cette loi stipule très clairement qu’aucune entreprise énergétique ne peut facturer une consommation remontant à plus de quatorze mois à compter du dernier relevé.
Pourtant, il apparaît qu’Enedis a envoyé à certains ménages des factures couvrant des périodes de consommation dépassant parfois deux ans. Une infraction à la législation qui n’est apparemment pas isolée. En effet, le rapport indique une augmentation de 64 % des cas de redressements illégaux en une année.
Des factures majorées par défaut
Ces redressements illégaux de factures ne sont pas seulement une question de délais. Ils ont des conséquences financières directes pour les consommateurs. En raison de ces retards, certains foyers se retrouvent à payer pour une consommation passée, mais à des tarifs actuels, souvent plus élevés. En d’autres termes, l’augmentation des prix de l’électricité sur la période de retard se traduit par une surfacturation injuste pour les consommateurs.
Un cas particulièrement révélateur remonte à 2019 où un client s’est vu facturer un redressement deux ans après sa consommation initiale. Malgré l’intervention du Médiateur national de l’énergie, qui a recommandé un partage du coût entre le fournisseur et Enedis, le gestionnaire a refusé de payer sa part de 59 %, laissant ainsi l’intégralité du fardeau sur le consommateur.
Délais de mise en service : une épine dans le pied des consommateurs
Le rapport ne s’arrête pas là. Il pointe également les délais de mise en service souvent beaucoup trop longs, un autre point noir dans la gestion d’Enedis. Pour qu’un contrat d’électricité soit valide, il doit être activé par le gestionnaire de réseau. En cas de retard, le consommateur est parfois contraint d’utiliser de l’énergie à un tarif exorbitant, souvent plus du double que celui proposé par son fournisseur.
Les consommateurs ont été particulièrement pénalisés par des retards de mise en service provoqués par la prétendue absence de compteur Linky. Cette situation a souvent conduit à des factures exorbitantes, car le tarif « au comptant » est particulièrement élevé. Un coût supplémentaire qui aurait pu être évité si les mises en service avaient été effectuées dans les temps.
Recommandations aux consommateurs
Face à cette situation alarmante, la vigilance est de mise pour tous les consommateurs. Il est recommandé de vérifier minutieusement ses factures d’électricité afin de détecter toute anomalie liée à une surfacturation potentielle. En cas de doute, il est impératif de contacter le Médiateur national de l’énergie qui pourra apporter une aide précieuse dans la résolution de ces litiges.
Malgré les recommandations et les interventions du Médiateur, Enedis semble resté peu enclin à modifier ses pratiques ou à intégrer pleinement les recommandations émises. Cette situation met en exergue la nécessité pour les consommateurs de rester informés et actifs dans la gestion de leurs factures d’électricité.
Au vu de ces révélations, la question se pose : comment les consommateurs peuvent-ils se défendre efficacement face à ces pratiques ? Ne doivent-ils pas exiger plus de transparence et de régulation dans le secteur énergétique ?
Ça vous a plu ? 4.6/5 (24)