L’absence de salaire pour le mois d’avril a plongé plus de 2 200 assistants d’éducation en Bretagne dans une précarité financière. Une situation complexe provoquée par un « incident informatique », et mettant en lumière la lutte de ces travailleurs pour une reconnaissance et une stabilisation de leurs conditions de travail.
Un « incident informatique » à l’origine de l’impayé
Il n’y avait pas de salaire à l’horizon pour les 2200 assistants d’éducation en Bretagne à la fin du mois d’avril. Le versement du salaire qui était censé être effectué le 26 avril 2024 avait été retardé à cause d’un « incident informatique » selon le rectorat. Une situation inédite qui a généré un décalage de paiement de plusieurs jours. En effet, selon le rectorat, les salaires devraient être versés le jeudi 2 mai, après le jour férié du 1er mai.
Pour autant, cette période d’attente s’est avérée particulièrement pénible pour les employés touchés. Comme l’exprimait une assistante d’éducation, «À ce jour, soit le 30 avril, cela fait déjà 33 jours depuis notre dernier salaire, ce qui constitue un retard considérable et préjudiciable pour notre situation financière.»
La précarité financière des assistants d’éducation
Pour de nombreux assistants d’éducation, ce retard de salaire a exacerbé leur situation financière déjà précaire. Entre les loyers à payer et les fins de mois difficiles, l’absence d’un salaire a mis en lumière une réalité souvent oubliée : la précarité financière de ces travailleurs de l’éducation.
Comme le déclarait le collectif AED 35: «Dans une période de forte inflation, n’ayant pas été suivie par des hausses de salaire, ce retard de paiement met de nombreux AED en difficulté (loyer à payer, compte dans le rouge à la fin du mois, etc.)».
Des conditions de travail déplorées
Cette situation financière critique vient s’ajouter à des conditions de travail déjà souvent dénoncées par les assistants d’éducation. En effet, ce retard de salaire a alimenté un sentiment d’indifférence et de mépris de la part du rectorat.
Le collectif AED 35 a ainsi déclaré : «Ce retard montre une nouvelle fois le peu de considération du rectorat pour notre fonction. Nous envisageons de ne pas reprendre le travail tant que nous n’aurons pas reçu nos salaires accompagnés d’intérêts pour compenser ce préjudice».
Ré-ouverture des négociations ?
Cette situation peu commune souligne l’importance du dialogue entre ces travailleurs et l’administration. Alors que les établissements en Bretagne sont fermés pour les vacances scolaires, la reprise des cours le lundi 6 mai pourrait être l’occasion d’ouvrir de nouvelles négociations.
Car en effet, au-delà du simple salaire, c’est la reconnaissance de leurs missions et de leur engagement quotidien qui est aussi en question. Sera-t-elle enfin prise en compte?