Une employée dédiée au nettoyage des sanitaires de la gare Montparnasse soutient avoir été injustement renvoyée pour s’être accaparée un euro, laissé selon elle par un utilisateur. Son ancien employeur, la société 2theloo, conteste cette version.
Faits détaillés du licenciement
Selon l’ancienne employée, elle a reçu son congé de façon abrupte pour une infraction qu’elle n’a pas commise. Après six années de service irréprochable pour maintenir la propreté des sanitaires publics de la célèbre gare parisienne, l’employée en question se serait retrouvée piégée dans une situation inattendue et étrange. Un matin de novembre, son patron l’a convoquée en lui reprochant d’avoir pris une pièce d’un euro qui aurait été abandonnée sur le comptoir par un client. En appui à son accusation, des images de vidéosurveillance.
Elle soutient, en revanche, qu’aucun avertissement ne lui avait été adressé auparavant. Sa principale tâche était de maintenir les toilettes en état de propreté, un service dont l’accès coûte un euro. Suite à la confrontation avec son patron, l’employée se L’a toutefois admis qu’il n’y avait pas eu de sur le moment. Une lettre de licenciement a rapidement suivi cette réunion, confirmant le motif de son renvoi : le vol supposé d’une pièce de monnaie.
2theloo : les conditions d’exploitation des sanitaires
La société néerlandaise 2theloo est aux commandes de l’entretien des sanitaires dans une trentaine de gares pour le compte de la SNCF depuis une dizaine d’années. Ce contrat juteux garantit à l’entreprise un chiffre d’affaires annuel avoisinant les dix millions d’euros, et compte un peu plus de 200 salariés.
Cependant, parmi les règles de l’entreprise figure une interdiction de recevoir des pourboires. Avec des millions de voyageurs fréquentant ces services chaque année, la question se pose alors de savoir si l’employée licenciée se serait vraiment risquée à un renvoi pour un simple euro laissé par un passant, vu la multitude de personnes qu’elle a dû servir au fil des ans.
Quelles implications de ce cas ?
Si les affirmations de l’employée sont vraies, cette situation met à nu les conditions de travail de nombreux travailleurs dans des postes peu valorisés et mal récompensés, et pose la question du respect des droits de ces travailleurs. Ces derniers sont souvent soumis à des pressions et à l’arbitraire des employeurs. Existe-t-il, dans ces secteurs d’activité, des garanties et des protections suffisantes pour les travailleurs contre des licenciements abusifs ?
Dans notre quête de propreté et de confort dans les espaces publics, quelle est notre responsabilité collective face aux conditions de travail de ceux qui les maintiennent ? Cet euro aurait-il dû être laissé sur le comptoir, ou devrait-il avoir été donné directement à l’employée pour éviter toute ambiguïté ? Reste à savoir si l’argent laissé aurait été équitablement distribué en pourboire à l’employée. Un euro de plus ou de moins dans leur poche – est-ce que ça vaut le coût d’un emploi ?