Le ministère des Solidarités et de la Santé a annoncé une baisse de 6% des ventes de cigarettes en France en 2021 par rapport à 2020. Un résultat dont pourrait se féliciter les pouvoirs publics dans la mesure où il traduirait une baisse de la consommation de tabac due au succès de la politique anti-tabac en vigueur. Pourtant, la réalité est tout autre aux yeux du Vice-président des affaires extérieures de Philip Morris International (PMI) Grégoire Verdeaux. Non seulement il ne s’agirait pas d’une réelle baisse, mais ces chiffres masqueraient l’incapacité du gouvernement en matière de prévalence tabagique.
6%. Voici le pourcentage de baisse des ventes de cigarettes en France en 2021 vis-à-vis de l’année précédente. Un résultat dont on ne peut que se réjouir puisqu’il indiquerait une chute de la consommation de tabac sur le territoire. Le gouvernement, et sa politique de lutte anti-tabac, serait même à l’origine de cet affaiblissement. Pourtant, selon Grégoire Verdeaux, le Vice-président des affaires extérieures de Philip Morris International (PMI), ce résultat est en trompe-l’œil.
Le 14 janvier dernier, il a signé un édito à ce sujet au journal économique La Tribune. On peut tout d’abord y lire que les ventes domestiques de cigarettes avaient nettement augmenté en 2020 sous le poids de mesures sanitaires et de la fermeture des frontières. La baisse de 2021 ne serait finalement qu’un retour à la « normale ». De plus, Grégoire Verdeaux estime que cette relative baisse des ventes ne doit pas être associée à une baisse de la consommation. Un tel rapprochement permettrait au gouvernement de dissimuler l’échec de sa politique, basée principalement sur la hausse des taxes, dans le domaine de la prévalence tabagique.
Une politique qui fragilise les faibles revenus et favorise l’essor d’un marché parallèle
Depuis 20 ans, les gouvernements basent leur stratégie anti-tabac sur un principe de base : la dissuasion par l’argent. Pourtant, « cette politique traditionnelle en matière de tabac – prévention, cessation, taxation – ne fonctionne pas et confère à la France la pire prévalence tabagique (25% de la population adulte) de toute l’Europe de l’Ouest », regrette Grégoire Verdeaux. De plus, cette pression fiscale renforce les inégalités dans le sens qu’elle conduit à appauvrir encore plus les Français les plus modestes. Ils représentent 33,3% des fumeurs, quand la prévalence tabagique tombe à 18% chez ceux qui gagnent le mieux leur vie.
Axer la politique sur la fiscalité renforce également la criminalité organisée. L’Observatoire Français des drogues et toxicomanies (OFDT) rappelle que le pays est le premier marché européen des cigarettes illicites issues à la fois de la contrefaçon et de la contrebande. Les acheteurs peuvent y trouver des paquets à 3 euros. « Quand on sait les ramifications étroites qui unissent trafiquants, groupes mafieux et terroristes, on voit qu’il ne s’agit pas uniquement d’une question de fiscalité ou de santé publique », s’inquiète le professionnel de PMI.
S’inspirer du pragmatisme Britannique
Grégoire Verdeaux invite le gouvernement à observer la stratégie de ses voisins d’outre-Manche. Il y a 20 ans, le Royaume-Uni présentait les mêmes chiffres que la France vis-à-vis de la consommation de tabac. « En intégrant dans leur politique de santé publique principe de réduction des risques et mesures de soutien au pouvoir d’achat des plus défavorisés, les Anglais ont vu leur taux de prévalence tabagique chuter pour n’être plus que de 12% aujourd’hui », détaille le Vice-président des affaires extérieures de Philip Morris International. Cette approche pragmatique basée sur le risque semble donc être concluante.
Pour terminer, le rédacteur de l’édito minimise l’impact du principe du statu quo et ouvre le débat sur les axes d’amélioration de lutte contre le tabagisme en France. Considérant que les politiques classiques demeurent inopérantes, Grégoire Verdeaux soutient qu’il est grand temps de s’intéresser véritablement aux fumeurs. Pour ce faire, « il faut dépasser les guerres de chapelles et autres dogmatismes pour rassembler, au-delà des clivages, tous les acteurs du secteur (médecins, chercheurs, politiques, associations, fabricants) afin d’imaginer ensemble une politique de santé publique plus pragmatique et efficace qui aide vraiment les Français à arrêter de fumer », conclue-t-il.
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