Les manifestants ont défilé en masse à travers Barcelone pour protester contre le procès des dirigeants séparatistes catalans. Quelque 200 000 personnes sont descendues dans les rues, agitant des drapeaux catalans et scandant des slogans pro-séparatistes en faveur des 12 dirigeants jugés.
Le procès, qui s’est tenu devant la Cour suprême de Madrid, fait suite au référendum sur l’indépendance de la Catalogne et à la tentative infructueuse de faire sécession de l’Espagne en octobre 2017. S’ils sont reconnus coupables, certains des dirigeants pourraient être condamnés à 25 ans d’emprisonnement. La situation semble s’envenimer de plus en plus dans le pays.
La plus grande crise que le pays ait jamais connu
La crise de Catalogne serait la plus grave en Espagne depuis la mort de Francisco Franco en 1975 et la transition du pays vers la démocratie moderne. Peu de temps après le référendum, les autorités espagnoles avaient déclaré que c’était illégal et le gouvernement national avait imposé un pouvoir direct sur la région semi-autonome.
Voici une vidéo en anglais relatant ces manifestations :
Le procureur Fidel Cadena a indiqué à la cour que les séparatistes prônaient la subversion et la rupture de l’ordre constitutionnel. La constitution espagnole de 1978 parle de l’unité indissoluble de la nation espagnole.
Les arguments des séparatistes
L’avocat des dirigeants séparatistes, Andreu Van Den Eynde, a déclaré que le procès portait sur le droit à l’autodétermination et le principe démocratique. Aucune loi internationale ou de l’Union européenne n’empêche la sécession d’une entité sous-étatique, a-t-il expliqué.
Les partisans des personnes jugées semblent être d’accord. Une bannière, portée par un manifestant au début de la marche, disait : « liberté des prisonniers politiques » ; une autre : « l’autodétermination n’est pas un crime ». Lors de son procès, le principal prévenu, Oriol Junqueras, a rejeté les accusations de violence. Il a déclaré que lorsqu’on lit, écoute et observe leurs actions, personne ne peut avoir le moindre doute sur le fait qu’ils rejettent la violence, a-t-il déclaré à la cour.