D’un point de vue global, les électeurs du Pays basque font majoritairement le choix de partis politiques nationaux lors des différentes élections qui ponctuent la vie citoyenne. Il s’agit cependant d’une contrée assez riche en formations politiques locales, à l’instar de la Corse, de la Catalogne ou de la Bretagne. Elles sont moins nombreuses ou puissantes que dans le Pays basque espagnol, mais certaines d’entre elles ont une grande influence à l’échelon local. Faisons un petit tour d’horizon du sujet.

Des partis politiques 100 % basques

Sur place, on parlera parfois plus volontiers de « Pays basque nord » que de Pays basque proprement « français ». À l’échelle de ce territoire à l’identité aussi forte qu’attachante, nous trouvons quatre grands partis politiques localistes. Le vieux de la vieille, classé au centre ou au centre-droit, est de type autonomiste. Il s’agit de l’EAJ-PNB créé à la fin du XIXe siècle, en 1895 très exactement. Ce Parti national basque (tel est son nom francophone, ce qui donne en basque Euzko Alderdi Jeltzalea) s’inspire profondement des catholiques sociaux et des chrétiens démocrates. Rappelons que le 64 est le seul département de France à avoir déploré des morts lors des « inventaires » consécutifs à la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, avec une nouvelle confiscation des biens d’Église. Cette faction a cependant en grande partie renié ses origines en se disant aconfessionnelle à partir de 1977. Elle est transfrontalière, et concerne donc le Pays basque dans son entièreté.

Il y a ensuite une grande coalition basque de gauche, quoique nationaliste : l’Euskal Herria Bai. Elle regroupe Batasuna, plutôt à l’extrême gauche, le Sortu plus présent de l’autre côté des Pyrénées, et l’Eusko Alkartasuna, un mouvement indépendantiste classé à gauche né en 1986. Mine de rien, cela fait un assez grand nombre d’acteurs autonomistes, nationalistes ou indépendantistes !

Focus sur Herri Berri à Saint-Jean-de-Luz

Outre ces partis politiques plus ou moins anciens qui agissent au niveau de tout le Pays basque français voire du Pays basque tout court, nous trouvons des groupes encore plus locaux. C’est notamment le cas du mouvement Herri Berri à Saint-Jean-de-Luz, ce magnifique port où les vagues de l’océan Atlantique prennent une curieuse ressemblance, profonde baie oblige, avec les eaux plus calmes de la mer Méditerranée.

La ville de Saint-Jean-de-Luz est l’un des principaux joyaux du Pays basque nord. Elle a son importance dans l’histoire de France, puisque le roi Louis XIV s’y est marié. Et qui ne connaît l’histoire pâtissière de la maison Adam ? Donibandar – tel est son nom basque – occupe une place de choix dans la musique traditionnelle basque, ses pêcheurs et autres habitants ayant été mis à l’honneur dans plus d’un chant traditionnel.

Actuellement, le groupe Herri Berri fait office d’opposition municipale saine et constructive au sein de la commune de Saint-Jean-de-Luz, autour de la personnalité de Pascal Lafitte, et ce depuis 2001. Mais son sérieux et son crédit en font un potentiel vainqueur de la mairie luzienne, de nouvelles élections municipales se profilant.

Le principal problème rencontré par les militants de groupes politiques locaux est le déplacement malheureux de l’enjeu des scrutins municipaux dans de trop nombreuses villes : les électeurs votent parfois en fonction de partis nationaux à soutenir ou souffleter, sans vraiment s’inquiéter des besoins et des réalités du terrain. Cependant, si le vote a lieu en fonction de critères strictement locaux et municipaux, l’élection est toujours possible.

Ça vous a plu ? 4.7/5 (30)

Partagez maintenant.

Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les sujets d’actualité, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

Publiez votre avis