L’actualité ne semble plus nous réserver beaucoup de surprises. Les attentats ou tueries se multiplient en Europe, si bien que l’on finirait malheureusement presque par s’y habituer. Le samedi 7 avril 2018 dans l’après-midi, vers 15 h 30, ce fut au tour de la ville de Münster en Allemagne d’être frappée par le fléau sanguinaire. À bord d’une camionnette, un terroriste a fait deux morts en fonçant dans la foule avant de se suicider, portant au nombre de trois le nombre de victimes létales…
Un fait divers pouvant arriver n’importe où ?
La cité de Münster était jadis la capitale de la Westphalie. Aujourd’hui, c’est une ville importante du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, forte de plus de 300 000 habitants. Samedi dernier, cette commune a été le théâtre d’un attentat comme il pourrait en arriver en bien des endroits. Un conducteur fou, une voiture-bélier, une foule… Un cocktail qui fait des morts et de nombreux blessés, en plus de créer de la panique. La camionnette utilisée a de quoi rappeler l’attentat islamiste de Nice sur la promenade des Anglais un certain 14 juillet. Mais BFM TV parle clairement de l’écartement de la thèse islamiste pour l’attaque de Münster :
Tout est arrivé aux alentours de 15 h 30. La camionnette employée en guise de voiture-bélier a foncé, avec bien sûr un homme à son bord, sur la terrasse d’un café portant le nom du quartier où il se trouve : le Kiepenkerl. Cet établissement accueille habituellement de nombreux touristes. À l’heure où nous écrivons, le bilan provisoire est de deux morts (des employés du bistrot) et une vingtaine de blessés, sans compter le conducteur qui s’est suicidé à l’arme à feu après son forfait. Cela ferait donc au total trois morts. Dix des blessés se trouvent dans un état grave, de sorte que le bilan létal pourrait s’alourdir.
Qui était le conducteur ?
À ce jour, la police allemande exclut le caractère islamiste de l’attentat. L’assaillant était âgé de 48 ou 49 ans et de nationalité allemande. Il était apparemment la victime de troubles psychiatriques sévères. Une tentative de suicide aurait émaillé il y a quelque temps sa vie personnelle. L’attentat de Münster serait donc le fait d’un véritable déséquilibré agissant individuellement. Le nom du terroriste n’a cependant pas été communiqué pour l’instant, de sorte que les rumeurs vont bon train sur les réseaux sociaux, malgré les appels de la police à la prudence et à la circonspection. En effet, certains médias ont fait état de liens supposés de l’assassin avec l’extrême droite allemande. Un reportage de BFM TV faisait dimanche le point sur les faits connus :
Le conducteur suicidaire serait connu depuis 2015 pour des faits inquiétants. Il aurait par exemple menacé de tuer à la hache des membres de sa famille… Le ministre de l’Intérieur de Rhénanie-du-Nord-Westphalie Herbert Reul a précisé que le tueur n’était absolument par un migrant arrivé ces dernières années (il est né en Allemagne), en vue de répondre à des bruits répandus sur Internet. En revanche, un attentat a été parallèlement déjoué à Berlin. Quoi qu’il en soit, rapproché du suicide du pilote Andreas Lubitz emportant tous ses passagers avec lui en 2015, cet événement fait état d’une certaine crise de société.