Steve Bannon a été un homme crucial pour Donald Trump. Résolument de droite et versé dans les sources politiques européennes, il a accompagné tout au long de la campagne électorale l’actuel président des États-Unis. Congédié lors du virage néo-conservateur de ce dernier, Bannon semble avoir renoué des relations cordiales avec son ancien patron. Mais, aujourd’hui, il s’intéresse à l’Europe… Et voici ce qu’il pense de notre continent.
Un intérêt pour l’Europe pas si nouveau
Alors qu’il conseillait le candidat Donald Trump dans sa communication de campagne, Steve Bannon parlait déjà de l’Europe. Il confiait, notamment à l’agence de presse Breitbart, avoir une estime particulière pour la France et, plus généralement, pour le Vieux Continent. Son intérêt se dirigeait, d’un point de vue politique, vers la personnalité de Marion Maréchal-Le Pen, qu’il a qualifiée de « nouvelle étoile montante ». Si cette dernière s’est retirée au moins temporairement de la vie politique française, elle est intervenue il y a quelques jours lors d’un congrès de la droite américaine. Et son intervention a suscité de vifs applaudissements outre-Atlantique :
https://www.youtube.com/watch?v=zlEArFJinvM
Mais Steve Bannon disait aussi beaucoup s’intéresser à la culture et à la littérature politique européenne. Ses accointances nationalistes lui ont fait lire des auteurs français pas toujours bien vus des politiciens de l’Hexagone, à l’instar de Charles Maurras encore au cœur des polémiques il y a peu.
Depuis ses succès de la campagne électorale américaine, Bannon a cependant été indirectement éclaboussé par l’enquête des possibles ingérences russes dans le scrutin, avant d’être congédié par le président Trump. Aujourd’hui, en électron libre, Steve Bannon se trouvait en Italie, pour assister aux élections législatives de dimanche dernier. C’est à ce sujet qu’il a été interrogé par le prestigieux quotidien italien de Milan, le Corriere della Sera, pourtant pas spécialement de son bord politique.
Bannon commente les élections italiennes
Steve Bannon compte rester un certain temps en Europe. Il considère qu’on y trouve le « poste avancé du populisme ». Son rêve est de collaborer à l’émergence d’une « armée de diffusion des thèses du nationalisme économique » à l’international. Et c’est à Rome qu’il a pris connaissance, dimanche 4 mars 2018, des résultats des élections législatives italiennes. Interrogé par le Corriere della Sera, il y voit le début d’une rébellion à l’échelle continentale contre l’establishment, l’Union européenne et le système économique en place. Ses pensées sont écoutées dans la mesure où ce politologue était peut-être l’un des seuls à avoir vu juste sur la victoire de Donald Trump aux États-Unis.

Bannon explique avoir de l’estime pour Berlusconi et son parti, mais aussi pour la Ligue et le M5S, soit les gagnants du scrutin qui n’ont pas fait partie des détracteurs de Trump face à Clinton. Il appelle de ses vœux une grande coalition entre ces différents mouvements populistes. Cela serait selon lui le meilleur moyen d’inquiéter la Commission européenne à Bruxelles. Mais le scrutin en lui-même pourrait déjà donner des idées aux autres peuples européens.
Commentant la crise migratoire, Steve Bannon – quoique catholique – ne se prive pas de critiquer le pape François dans la Ville éternelle même. Il considère que ce dernier a exacerbé le problème des migrants. Évoquant les prochaines élections présidentielles américaines, celui que certains surnomment « prince des ténèbres » annonce déjà soutenir Trump en 2020, malgré leurs différends passés. L’avenir nous dira ce que valent ses pronostics !