Le 13 février 2018, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques a rendu son verdict. Elle évoque ainsi 434 939 € de dépenses irrégulières pour le candidat Jean-Luc Mélenchon, arrivé quatrième au premier tour des élections présidentielles de 2017. Il s’agirait de surfacturations, les autres comptes étant validés. Mais le principal intéressé a vivement contesté les accusations qui sont portées contre lui et son parti politique, La France insoumise.
Des comptes de campagne pointés du doigt
Rappelons que les candidats aux élections présidentielles sont remboursés de leurs dépenses au-delà d’un score de 5 %, tout en devant respecter un plafond financier. En deçà de ce pourcentage, seule une petite enveloppe forfaitaire leur est consentie. Cependant, pour prétendre à ces remboursements, il faut respecter des règles dans le financement et les dépenses de chaque campagne électorale. Par le passé, les scandales n’ont pas manqué, et ils sont parfois rendus publics après coup.
Le mois dernier, un certain Jean-Guy de Chalvron a démissionné de la CNCCFP (Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques). C’était le rapporteur du dossier des dépenses de Jean-Luc Mélenchon. Sa démission a été faite en dénonçant de « graves dysfonctionnements ». Parallèlement, on annonçait avoir repéré près d’1,5 million d’euros de dépenses douteuses sur les 10,7 dépensés pour l’ensemble de la campagne du candidat de La France insoumise. La CNCCFP n’aurait pas voulu en tenir rigueur, et il en serait de même pour d’autres candidats, non nommés… Il en a été vaguement question dans l’émission C à Vous du 22 février :
Dès lors, l’affaire a poussé plusieurs médias à mener leur enquête et à en savoir plus. Jean-Luc Mélenchon aurait profité de sa campagne pour enrichir l’association L’Ère du peuple, des consultants en communication ou encore l’entreprise Mediascop. Ont été également pointés du doigt des locations outrancières et un usage abusif du statut d’auto-entrepreneur. Résultat : la CNCCFP considère qu’il y a problème pour plus de 430 000 €.
Les réactions de Mélenchon
La CNCCFP est censée réguler le processus démocratique en épinglant les tricheurs et les fraudeurs. Pourtant, son fonctionnement est loin de faire l’unanimité. Pour rappel, elle avait évoqué à peine plus de 360 000 € douteux dans les comptes de campagnes de Sarkozy en 2012. Une procédure judiciaire postérieure aurait porté ce montant à quelque… 18,5 millions d’euros !
Alors que son média connaît des difficultés, ce dossier arrive au plus mauvais moment pour La France insoumise. Son leader a quant à lui dénoncé un « coup monté du service public ». Le 26 février, il a sur son blog dénoncé la « CIA médiatique » incarnée par France Info et France Inter. Il considère leurs enquêteurs comme des « bras cassés ». De fait, Jean-Luc Mélenchon prend même la défense de Laurent Wauquiez dans l’histoire de l’enregistrement clandestin de ses propos à Lyon, se sentant victime des mêmes « seaux de boue ». Selon lui, il y aurait un « parti médiatique » à combattre. Par conséquent, les militants de La France insoumise se replient sur Internet pour se défendre :
Dans tous les cas, il faudra peut-être de longues années avant que toute la vérité soit connue sur les comptes de campagne de 2017. Et ce toutes personnalités et factions politiques confondues !
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