Après plusieurs tergiversations, Robert Mugabe – 93 ans, le plus vieux président du monde – a été contraint de démissionner après le « coup de force de l’armée ». Son remplaçant, Emmerson Mnangagwa (75 ans), va prêter serment ce vendredi 24 novembre, seulement 3 jours après le départ de son prédécesseur. Il promet déjà de réformer le pays et de créer des emplois.
La concrétisation d’un rêve
Robert Mugabe n’a finalement pas pu se soustraire à la pression de la rue, de son parti et de l’armée. Il cède le pouvoir après 37 ans à celui qui n’a finalement jamais été bien loin de lui. Les rêves de pouvoir de Mnangagwa n’ont jamais été un secret pour personne. Ce proche de Mugabe s’était vu limoger au cours de ce mois et contraint à l’exil en Afrique du Sud.
Plusieurs fois ministre et surnommé « le crocodile », il a tenu son premier discours ce mercredi devant le siège de la Zanu-PF, le parti au pouvoir. À l’occasion, il appelle les Zimbabwéens à la paix et insiste sur l’ouverture d’une nouvelle ère et d’une nouvelle démocratie. Il lance un appel à l’espoir et à la solidarité de travailler ensemble pour sortir le pays de la pauvreté.
Mnangagwa hérite d’un pays exsangue
Robert Mugabe laisse un pays en très mauvais état sur tous les plans. Cela fait déjà longtemps que les Zimbabwéens vivent muselés par la peur. L’ancien président ne supportait pas la contradiction et n’hésitait pas à torturer ou faire assassiner les personnes qui osaient s’opposer à son régime.
L’économie est dans un état désastreux avec 90 % de taux de chômage. Les emplois se raréfient et la cherté de la vie est à son comble avec l’hyperinflation. Ce tableau aussi sombre peut-il être résolu avec le nouveau président ? De plus, il ne faut pas oublier que Mnangagwa a été pendant longtemps le bras droit de Mugabe. Alors, pourra-t-il mieux faire ?