C’est un article du Canard Enchainé qui lance cette semaine un gros pavé dans la marre. D’après leur article, chaque année près de 3 000 tonnes de viandes contaminées par la tuberculose se retrouveraient dans nos supermarchés. Un nouveau scandale sanitaire ? Peut-être pas…
Dans tous les cas, la tuberculose bovine n’est pas quelque chose de nouveau, comme le montre ce reportage de France 3 Corse ViaStella :
En France : saisie systématique des carcasses contaminées
Dans les abattoirs français, les règles sont strictes. Normalement, dès leurs arrivées, toutes les carcasses sont inspectées de fond en comble. En cas de lésion suspecte, pouvant évoquer la présence de tuberculose, il y a deux options :
- Quand les lésions sont très localisées, on pratique une saisie partielle, car cela veut dire que le reste de la carcasse est saine.
- Quand les lésions sont multiples et répandues sur le corps, la carcasse subie une saisie totale.
L’abatage du troupeau entier en cas de suspicion de tuberculose
Encore une fois, selon les lois et la législation française, en cas de suspicion de tuberculose contractée chez une vache, les règles sont très strictes. Étant donné que la tuberculose peut être très contagieuse, tout le troupeau est abattu, même si toutes les vaches ne sont pas forcément malades. Ce décalage entre la réalité et les dires du canard enchainé provoque une certaine incompréhension et une confusion, pour Jeanne Brugère-Picoux : « Dans cet article du Canard Enchaîné où on parle de 8.000 vaches ou 3.000 tonnes de viande, sachez que ce ne sont pas des vaches tuberculeuses qui sont entrées obligatoirement dans la chaîne alimentaire. Seule une très faible proportion a pu être diagnostiquée tuberculeuse. Mais, comme en France, on effectue l’abattage total, on tue tout le troupeau ».
Chaque année, en France, une centaine de personnes est contaminée par la tuberculose, à cause de la viande bovine. Dans la plupart des cas, il ne s’agit pas de consommateurs, mais d’éleveurs et de vétérinaires, en contact avec les animaux malades encore vivants et qui ne sont pas vaccinés.