Le Procureur de la ville de Paris a été saisi ce 25 Octobre 2017, pour la fermeture d’un site de rencontre internet bien particulier. Le problème de ce site ? Une publicité très présente (notamment autour des Universités parisiennes) qui propose aux jeunes femmes ou jeunes hommes (sugars babies) de rencontrer des femmes ou hommes fortunés d’âges mûrs (sugars daddies).
Le problème n’est pas nouveau et – déjà en 2014 – la justice devait être saisie pour contrôler ces sites internets, comme le montre cet extrait d’un reportage BFMTV :
Du racolage autour des universités
Plusieurs camions faisant la promotion du site RichMeetBeautiful.com ont été aperçus autour des universités parisiennes depuis le début de semaine. En quelque jours seulement, le site semble avoir enregistré près de 6 000 inscriptions.
Pour le moment, le site internet n’est pas dans l’illégalité (du moins en France). Pour l’association Équipes d’action contre le proxénétisme, la question est de savoir s’il s’agit de simples rencontres accompagnées d’échanges de bons procédés, ou de proxénétisme masqué. Si pour les américains, les relations entre sugars daddies et sugars babies ne sont pas de la prostitution, le site a du fermer ses portes en Belgique, suite à la levée de boucliers de la justice.
Malgré tout, les créateurs du site refusent de considérer leur site pour un réseau de prostitution. Pourtant, la démarche ressemble tout de même énormément à celle de l’escorting (des jeunes femmes sont payées pour tenir compagnie – normalement non sexuelle – avec des hommes plus vieux).
Un site comme celui-ci pourrait favoriser la prostitution étudiante, notamment en raison des difficultés que rencontrent les étudiantes en situation de précarité. La prostitution de luxe peut ainsi être vue comme une solution.
La prostitution étudiante : un phénomène mal connu
Ce phénomène est relativement mal connu. Il n’y a que très peu d’études sur le sujet, ni de statistiques bien clairs.
En 2010, l’association l’Amical du Nid (qui accompagne les prostituées, notamment) avait réalisé une enquête à l’université Montpellier III. 2% des étudiants interrogés ont avoué avoir eu des relations sexuelles tarifées (au moins une fois). 15% de ces mêmes étudiants s’étaient dits près à en faire de même si cela leur permettait de sortir de la précarité.
Pour Janine Mossuz-Lavau, directrice de recherche au Cevipof, la prostitution étudiante est bien présence, bien que taboue et cachée. C’est un phénomène dont on ne parle pas mais qui se répand grâce au bouche à oreille ou des sites de ce genre.
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