Airbus contrôle désormais le programme des jets moyen-courriers C-Series développé au départ par Bombardier. L’avionneur européen en contrepartie développera le programme des jets de l’entreprise canadienne. Par cette opération d’envergure, Airbus redore l’image de Bombardier qui avait été entachée d’affaires de corruption.
Un deal « gagnant-gagnant »
La compagnie qui construit le jet moyen-courrier avait été fondée en 2016 par Bombardier et le gouvernement québécois pour sauver le CSeries. Ce sauvetage survient à point nommé pour Bombardier qui avait déjà frôlé la faillite et échoué dans ses tentatives de rapprochement avec Airbus. La bouffée d’oxygène apportée au constructeur par le gouvernement canadien 2 ans après aura été éphémère.
Opération « gagnant-gagnant », le CSeries enrichit la gamme d’Airbus. Lancé en 2013, le CSeries est un appareil de dernière génération de 100 à 150 places, se positionnant sur la gamme des monocouloirs de 150 à 240 places.
Le CSeries, valeureux substitut de l’A319, représente donc le symbole du décollage de la paire Airbus-Bombardier. Il est prévu que dans les 20 prochaines années, les compagnies aériennes devraient avoir besoin de plus de 6000 avions de 100 à 150 places. L’intégration du CSeries dans la gamme d’Airbus devrait étoffer ses parts de marché qui excèdent les 60 %.
Assemblage partiel des cseries en alabama
Résolu à redynamiser le programme CSeries, Airbus vise l’assemblage d’une partie de sa production d’appareils dans son usine de Mobile, en Alabama.
Ainsi, la lourde taxe imposée par les USA sur le CSeries sera levée. Selon Bombardier, le partenariat avec Airbus contribuera à viabiliser et développer le programme CSeries, renforçant ainsi le secteur aéronautique québécois.
Le nouveau tandem Airbus-Bombardier complique les affaires de Boeing, largement à la traîne dans le segment moyen-courrier. L’Américain qui souhaite se rattraper devrait hâter l’annonce du lancement de son programme milieu de gamme en guise de réplique.
Source : Le Monde