Après des années d’euphorie, le marché immobilier s’essouffle. Les taux très bas imposés par la Banque Nationale Suisse (BNS) et calqués sur ceux de la Banque Centrale Européenne avaient permis à de nombreux particuliers d’investir. Aujourd’hui les taux ont peu évolué, si certains experts prédisent une remontée pour la fin d’année, à l’heure actuelle ils sont toujours à un niveau très bas et pourtant le marché stagne. Alors que se passe-t-il ? Plusieurs éléments de réponse peuvent expliquer la situation actuelle, situation d’autant plus intéressante que la France pourrait connaitre le même sort, on vous explique !
Le difficile accès aux crédits hypothécaires
La Suisse possède un système de prêts, dit crédits hypothécaires, qui permettent souvent à des investisseurs hésitants de se lancer dans une opération financière. Avec des taux particulièrement bas durant ces dernières années, de nombreux helvètes ont pu bénéficier de ces crédits hypothécaires pour investir sur le marché. Néanmoins, les conditions d’accès se sont durcies ces derniers temps. C’est ce que révèle Moneypark , spécialiste de la question des hypothèques, dans sa dernière enquête . Les organismes prêteurs sont plus frileux ce qui inquiètent les acteurs du marché qui voient baisser les investissements et par conséquent la demande et la croissance des prix. Si le marché stagne, il pourrait bientôt être en danger.
Un marché saturé
C’est un autre facteur d’explication. Les années d’embellie ont permis à de nombreuses personnes de devenir propriétaire. Nombreux avancent l’idée que cette tendance laisserait une réserve très réduite d’investisseurs. De plus, les particuliers ne sont pas les seuls à avoir profité des taux bas, les organismes privés ont spéculé et investi sur le marché ce qui a eu pour conséquence de voir apparaitre sur le marché des biens vides, ayant servi à la spéculation, sans locataires. C’est ainsi que la Suisse voit apparaitre un marché saturé.
La BNS ne change pas de position
Si les acteurs du marché immobilier suisse espèrent une légère hausse des taux pour que les organismes prêteurs relâchent la pression autour des conditions d’accès aux crédits hypothécaires, la BNS n’a pour l’instant pas l’intention de changer sa politique. La Banque Nationale Suisse craint que l’inflation et la croissance ne soient pas assez fortes. Les taux bas sont là pour dynamiser la croissance helvète et soutenir l’économie . La stagnation de l’immobilier ne semble pas pour l’instant inquiéter les dirigeants suisses au grand dam des banquiers et des agents immobiliers.
La Suisse est donc quelque part victime du succès de son système de prêts et de la bonne santé du marché immobilier qui semble aujourd’hui à bout de souffle. Le marché français surfe lui encore sur une certaine euphorie mais certains signaux peuvent laisser penser qu’une situation « à la suisse » puisse troubler le marché immobilier. Il faudra donc suivre avec attention les évolutions en Suisse et chez nous dans les prochains mois.