Scandale Volkswagen: 11 millions de véhicules concernés
« Nous avons totalement foiré. » C’est l’appréciation franche d’un dirigeant de Volkswagen aux Etats-Unis, au sujet du scandale grandissants du logiciel de trucage du constructeur allemand, lors d’une apparition en public à New York le 21 septembre. Mais c’est un euphémisme.
Aujourd’hui, la société a révélé que « l’anomalie » dans le logiciel qui contrôle les émissions de gaz polluants dans certains modèles à moteur diesel affecte quelques 11 millions de véhicules à travers le monde. Le groupe a dit qu’il sera mis de côté 6,5 milliards d’euros au cours du trimestre pour « pour couvrir les mesures nécessaires et d’autres efforts visant à regagner la confiance de nos clients ».
La semaine dernière, l’US Environmental Protection Agency a déclaré que près de 500.000 voitures Volkswagen vendues dans le pays entre 2009 et 2015 avaient un logiciel installé, un « dispositif d’invalidation », qui est conçu pour détecter le moment où une voiture est testée pour les émissions de gaz, et qui les réduit en conséquence. Pendant ce temps, sur la route, des voitures polluent jusqu’à 40 fois plus que ce que le permet les règles.
De lourdes conséquences financière pour Volkswagen
En théorie, les autorités américaines pourraient demander à Volkswagen de payer une amende de 18 milliards de dollars, bien qu’elle soit susceptible d’être réduite au profit d’une coopération et d’actions pour résoudre le problème. Mais ce scandale va tout de même revenir très cher pour le constructeur automobile. En plus des rappels de véhicules et des amendes, il y a aussi de potentielles accusations criminelles, des recours collectifs, et les futures ventes perdues. Hier, la Corée du Sud a ouvert des enquêtes sur certains modèles Volkswagen, et une enquête à l’échelle européenne pourrait arriver.
En conséquence, il est peu probable que les 6,5 milliards d’euros de provision de Volkswagen seront suffisants pour couvrir la facture finale. Compte tenu de la nature environnementale de l’infraction, certains pensent que les sanctions infligées à BP pour son déversement de pétrole dans le golfe du Mexique sont un meilleur exemple de l’ampleur et de la portée des coûts qui attendent Volkswagen, plutôt qu’un classique rappel des véhicules.
Les investisseurs du constructeur allemand se préparent certainement au pire. L’action de la société a perdu près d’un tiers de sa valeur depuis le début de la semaine, jusqu’à englober 25 milliards d’euros de capitalisation boursière en moins de deux jours.
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