Lexus hoverboard: quand « retour vers le futur » devient (presque) réalité
En 1989, Retour vers le futur II rêvait d’une année 2015 où les ados utiliserait partout des hoverboards pour se déplacer. Curieusement, 2015 s’est avérée être l’année où de vrais hoverboards ont fait leur apparition. Et le plus abouti d’entre eux vient d’être présenté en action (enfin) dans une vidéo.
Lexus a finalement révélé de quoi avait l’air son hoverboard en action, mettant en ligne une nouvelle vidéo aujourd’hui dans laquelle on voit des skaters pro tester l’engin futuriste dans un skatepark spécialement conçu à Barcelone en Espagne. On s’aperçoit vite que les skaters ont du mal à s’adapter à l’hoverboard, même en exécutant des figures parmi les plus simples. Il apparaît que l’hoverboard est à la fois frustrant et génial à prendre en main.
Et c’est bien normal qu’il soit difficile à « apprivoiser ». Lexus a développé une technologie qui combine des supraconducteurs refroidis à l’azote liquide (-180°C), que vous voyez s’évaporer hors du skate, et des aimants. Mais s’il semble difficile de « rider » ce skate flottant, ce n’est pas la chose la plus décevante que cette vidéo a révélé.
Ce skatepark a l’air plutôt normal, mais il est en fait entièrement fait de bois qui couvre une couche magnétique intégrée juste en dessous, qui coûte plusieurs centaines de milliers d’euros. Ce qui signifie que même si vous arrivez à vous procurer un hoverboard, vous pourrez seulement l’utiliser là où Lexus a spécialement construit l’infrastructure à cet effet. Et vous devrez être prêt à vous arrêter toutes les 10-20 minutes pour remplir votre réservoir d’azote liquide.
L’autre grande déception ? Quoi que l’on dise, le nouvel hoverboard de Lexus n’est autre qu’un coup de publicité classique, mais rondement mené depuis des mois, pour que nous nous intéressions tous à leurs voitures. La compagnie d’automobiles de luxe n’a pas réellement construit l’hoverboard elle-même. Son agence de publicité est entrée en contact avec un groupe de scientifiques travaillant sur la technologie du maglev à Hambourg, en Allemagne, et ils ont mis au point ensemble ce prototype pour une utilisation dans le secteur commercial.
Comme le rapporte Robb Holland pour Jalopnik , c’est probablement le véhicule le plus cher que Lexus produit à l’heure actuelle, donc ne vous attendez pas à ce qu’ils annoncent une «version 2» améliorée de sitôt. Outre le fait que cet objet fait rêver, comme il faisait rêver à l’époque de Retour vers le Futur, la seule chose que voyons là est une publicité. Nous parlons de Lexus et c’est exactement ce que la marque souhaitait. C’est le point que soulève Sam Sheffer dans un article pour le site The Verge :
« Bien que c’était amusant, ce n’était certainement pas l’expérience d’hoverboarding présentée dans « Retour vers le futur ». Et ce futur n’existe même pas, vraiment, étant donné que le skate est juste un outil de promotion pour les voitures Lexus. Même si vous pouvez vous le procurer (espérons que vous avez un réservoir d’azote liquide à portée de main !), cela n’a pas vraiment d’importance, puisque Lexus ne vous vendra pas l’une de ces choses. Ce que nous avons là est la magie du cinéma, enfin, la magie de la pub, dans ce cas. »
Mais cela ne veut pas dire que la science derrière l’hoverboard n’est pas géniale, et peut-être que quelqu’un d’autre va reprendre l’idée et faire quelque chose de plus commercialisable.
Contrairement à l’hoverboard Hendo , qui repose sur l’interaction répulsive entre les électroaimants qui sont intégrés dans la planche et le plancher de cuivre dont il a besoin pour fonctionner, l’hoverboard de Lexus utilise des supraconducteurs fabriqués à partir de carreaux de céramique, qui doivent être refroidis à au moins 180°C avant qu’ils réagissent avec le plancher magnétique et entrent enfin en lévitation jusqu’à 4 cm dans l’air. « Une fois que le skate a atteint la température critique, les supraconducteurs interagissent avec les aimants de telle façon qu’ils sont comme « piégés » dans le champ magnétique (un effet connu comme le « flux-pinning » dans le monde de la science), » explique Sam Sheffer.
D’après ceux suffisamment chanceux pour l’avoir essayé, l’expérience est incomparable, comme le décrit Robb Holland :
« Dans la vie de tous les jours, vous ne vous arrêtez pas de réaliser que tout ce que vous faites exige un certain niveau de frottement. Avec l’hoverboard, tout cela s’en va, et pendant un bref instant on ne sent rien. Je voudrais pouvoir l’expliquer mieux que cela, mais la sensation est si unique que je ne vois rien d’autre à quoi je pourrais le comparer. La sensation la plus proche qui me vient est celle du patinage sur glace, mais même cela est comme comparer la soie la plus fine à du papier de verre. »
Peut-être qu’un jour, nous aurons tous la chance de connaître cette sensation. En attendant, vous pouvez regarder la vidéo « behind the scene » de Lexus, dans laquelle ils expliquent la physique qui se cache derrière l’invention :
Une communication savamment maîtrisée au fil des mois
Tout au long de l’été, Lexus a publié une série de vidéos promotionnelles présentant petit à petit au public ses projets de construire un hoverboard appelé SLIDE.
Lexus promettait très récemment d’en dévoiler un peu plus. Dans une vidéo diffusée le 28 juillet, le constructeur automobile japonais avait annoncé un message volontairement vague: « Découvrez-le le 5 août. »
Lexus avait été clair au sujet du fait que son hoverboard n’était pas destiné à un usage commercial. Néanmoins, la technologie derrière l’hoverboard est intéressante, et pourrait éclairer l’avenir des autres modes de transport, comme les voitures et les trains.