D’ici 2030, la Terre pourrait connaître une mini-période glaciaire
The winter is coming. Un nouveau modèle qui prédit les cycles solaires avec plus de précision qu’auparavant a laissé entendre que l’activité solaire allait baisser de 60% entre 2030 et 2040, ce qui signifie qu’en seulement 15 ans, la Terre pourrait sombrer dans ce que les chercheurs appellent une mini-période glaciaire.
Une si faible activité solaire n’a pas été observée depuis le dernier mini-âge glaciaire, appelé minimum de Maunder , qui avait notamment plongé l’hémisphère Nord dans une série d’hivers très froids entre 1645 et 1715.
La prévision repose sur ce qu’on appelle le cycle solaire de 11 ans. L’activité du Soleil n’est pas la même année après année, elle fluctue au cours d’un cycle qui dure entre 8 et 15 ans . Depuis que cela a été découvert vers 1843, les scientifiques ont du mal à prédire ce à quoi chaque cycle va ressembler.
Mais la semaine dernière, à l’occasion du National Astronomy Meeting au Pays de Galles, la professeure de mathématiques Valentina Zharkova de l’Université de Northumbria au Royaume-Uni a présenté un nouveau modèle qui peut prévoir ce à quoi ces cycles solaires ressembleront en se basant sur l’effet dynamo de deux couches de matière composant le soleil. Zharkova indique qu’elle peut prédire leur influence avec une précision de 97%.
Quels sont exactement ces effets dynamo? Ils font partie d’une théorie géophysique qui explique comment le mouvement du noyau externe de la Terre déplace la matière conductrice, tel que le fer liquide, à travers un champ magnétique faible pour créer un courant électrique. Ce courant électrique interagit également avec le mouvement du fluide en dessous de la surface de la Terre pour créer deux champs magnétiques alignés avec l’axe de rotation.
Lorsque le modèle de Zharkova a appliqué cette théorie au Soleil, il tirait ses prévisions en supposant qu’il existe des effets de dynamo dans deux couches souterraines, l’une la plus profonde dans la zone dite de convection, et l’autre près de la surface, chacune fluctuant entre les hémisphères nord et sud du Soleil. Zharkova expliqué ses conclusions lors de la conférence:
« Nous avons trouvé que deux vagues magnétiques ont pour origine deux différentes couches de matière à l’intérieur du Soleil. Elles ont toutes deux une fréquence d’environ 11 années, même si elles sont légèrement différentes et sont parfois décalées. Au cours du cycle, les vagues fluctuent entre les hémisphères nord et sud du Soleil. En combinant les effets des vagues et en les comparant avec les données réelles du cycle actuel du soleil, nos prévisions montrent une exactitude de 97%. »
En observant ce modèle, on peut prévoir aujourd’hui que les deux vagues vont avoir des effets de plus en plus contraires au cours du cycle d’activité solaire 25 qui culminera en 2022 et davantage lors du cycle 26 qui couvrira la décennie 2030-2040.
Lors du cycle 26, les deux vagues vont exactement être en miroir l’une de l’autre atteignant leur maximum au même moment mais dans des hémisphères opposés du Soleil. Cette interaction sera disruptive et elles vont presque s’annuler l’une l’autre. Nous prévoyons que cela va créer une situation ayant les propriétés du « Minimum de Maunder », a indiqué Zharkova
Il faut savoir que lors du minimum de Maunder (entre 1645 et 1715 donc), la totalité de la Tamise avait gelé en Angleterre.
Crédit photo principale : Flickr – Robert Young
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