Résultats du Bac 2015: voici les prénoms ayant le plus décroché la mention « très bien »

Alors que 87,8% des candidats ont eu leur Bac cette année, séances de rattrapage inclues, Baptiste Coulmont, sociologue au CNRS et maître de conférences à l’Université Paris 8, a cherché à savoir quels étaient les prénoms qui avaient reçus la mention « très bien ». Pour cela, il a récupéré les prénoms de 350.000 candidats qui ont obtenu 8/20 ou plus au bac général et technologique 2015 .

Comme il l’indique sur Rue89 , où il a écrit un billet, il ne l’a pas fait « pour le plaisir, mais parce que l’étude des prénoms fait partie de [ses] centres d’intérêt professionnels ». En ayant pour base cette liste de prénoms, il a calculé le nombre de mentions « très bien » obtenues par chacun d’entre eux. Résultat: Joséphine, Diane, Alice, Apolline et Alix sont les prénoms (féminins) qui récoltent au moins un 16/20 pratiquement une fois sur 5. À comparer avec 2,6% des 982 Dylan.

Prénoms bac 2015, mentions

En abscisse la proportion de mention « très bien » et en ordonnée le nombre de candidats, le tout par groupe de prénom. Crédit photo: Baptiste Coulmont

Il est possible de découvrir ce graphique animé. Pour cela, cliquez ici .

Ainsi, on remarque que chez les garçons, Christopher, Kevin, Bryan, Steven, Dylan, et Anthony apparaissent sur la gauche du graphique, tandis que les Augustin, Félix, Jean-Baptiste, Édouard et Martin s’en sortent beaucoup mieux. Par exemple, sur les 247 Bryan, seuls 0,8% ont eu la mention « très bien » alors que 17,6% des 239 Augustin ont décroché cette mention.

Côté filles, Wendy, Samantha, Cynthia, Melissa et Kelly ont reçu sensiblement moins de mentions « très bien » qu’Apolline, Joséphine, Adèle, Jeanne, Agathe et Alice. Pour prendre les extrêmes, 22% des 328 Joséphine ont eu plus de 16/20 tandis que seulement 2,2% des 229 Anissa ont eu au moins autant.

Une polémique autour de ce graphique

Comme chaque année depuis 4 ans, les chiffres du sociologue Baptiste Coulmont suscitent la polémique. Sur son site , il a tenu à faire cette mise en garde:

« Le prénom n’est pas magique. Il ne favorise pas de lui-même un résultat plutôt qu’un autre. Le prénom est le reflet indirect de l’origine sociale. D’une année sur l’autre, les variations peuvent être importantes, surtout pour les prénoms peu fréquents (donnés à moins de 300 personnes). Exercez toujours votre esprit critique. »

« Prendre comme variable la mention “Très bien” intensifie a priori les écarts entre groupes de prénoms (indicateurs imparfaits de l’origine sociale), et il serait possible de signaler a contrario que 80% des Adèle n’obtiennent pas cette mention. Mais prendre une autre variable (le taux de survie) conduirait à la mise en évidence d’écarts aussi puissants. Quand on comprend que ces deux variables interagissent, l’on comprend que l’école n’est un lieu heureux que pour une toute petite partie d’entre nous. »

Crédit photo principale : Flickr – naosuke ii

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les sujets d’actualité, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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