Une équipe de football meurtrie tente de combattre sa réputation
Les Samoa Américaines ont une équipe de football, du genre de celle qui n’aspire pas à participer à une coupe du monde. Cette équipe est pourtant mémorable. Sans le savoir vous en avez déjà entendu parler. En termes de population, cet archipel d’îles représente l’équivalent de la ville de Sarcelles, Niort ou encore Lorient en France. Imaginez un petit groupe d’une ville de cet acabit participer à la coupe du monde… Ainsi, le surnom de « pire équipe de football dans le monde » ne semble pas si honteux.
Mais les joueurs de l’équipe sont embarrassés par toute l’attention négative de leur défaite 31-0 contre l’Australie en 2001. Une défaite qui les hante encore. Et dans Une équipe de rêve (« Next Goal Wins » en VO), le splendide documentaire qui célèbre l’humanité de ce groupe, ils donnent tout ce qu’ils ont.
Leur sauveur est Thomas Rongen, un Néerlandais vigoureux aux cheveux grisonnants qui a déménagé en Amérique pour jouer et entraîner, et qui répond à une annonce d’offre d’emploi proposée par la United States Soccer Federation, la Fédération des États-Unis de soccer. Thomas Rongen, dont la fille est décédée dans un accident de voiture à 18 ans, lui consacre à présent tout ce qu’il entreprend.
À certains égards, ce film-documentaire ressemble à l’éloge, bien connue, du Petit Poucet. Mais ce film est sensible, plein d’espoir et de rédemption. Et les acteurs, les vrais joueurs, ont une vraie personnalité.
Des personnages atypiques
Dans une interview, Steve Jamison disait : « sur le papier, le film n’est pas beaucoup plus qu’une réponse à cette question de quiz : quelle équipe a le record mondial de la plus grande défaite de l’histoire du football international ? On savait qu’on devait aller beaucoup plus loin que ce fait anecdotique, et que cela allait dépendre entièrement des personnages qu’on trouverait sur l’île. S’il n’y avait pas de personnages hors du commun, il n’y avait pas de film, c’était aussi simple que ça. »
Les deux réalisateurs furent servis.
Jaiyah Saelua, un joueur « transgenre », que l’on appelle fa’afafine aux Samoa Américaines, vit en tant que femme 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et trouve toujours le temps pour sortir son fer à friser et sa trousse de maquillage avant le début d’un match. Mais sur le terrain « elle » se jette comme un gladiateur suicidaire sur ses adversaires.
Un gardien qui tente d’oublier ces 31 buts encaissés contre l’Australie. Un ancien joueur, à présent dans l’armée, qui prend son congé annuel pour revenir et participer à l’aventure. Un Californien des Samoa américaines qui décide de rejoindre l’équipe pour honorer ses grands-parents. Il y a là un vrai casting humain.
Sortie en France le 10 juin
Le film est un portrait d’une culture qui valorise les joies de la camaraderie sur d’autres facteurs. Sorti en 2014 en version originale, il a reçu le prix du meilleur documentaire à la 17e cérémonie des British Independent Film Awards. Le film sort dans les salles françaises le 10 juin prochain.
Après une défaite historique 31-0 contre l’Australie en 2001, les Samoa Américaines sont toujours à la recherche de leur première victoire en match officiel. N’ayant pas marqué un but depuis 4 ans mais bien décidée à laver son honneur en sa qualifiant pour la coupe du monde 2014, l’équipe fait appel à l’entraîneur néerlandais Thomas Rongen. Il reste un mois avant le début de la campagne qualificative et un rêve à conquérir.