Une Grande Muraille de 100 milliards d’arbres en Chine pour contrer l’avancée du désert de Gobi et lutter contre le réchauffement climatique mondial
Alors que le pays souffre d’une mauvaise qualité de l’air et d’une pollution sans précédent , la Chine est le plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre. Cependant, le pays est engagé dans un grand programme de plantation d’arbres qui vise à compenser la déforestation tropicale, et absorber une partie du dioxyde de carbone de l’atmosphère.
Les efforts de reforestation de la Chine, combinés à la régénération des terres agricoles abandonnées en Russie, ont contribué à compenser de 81% les pertes en carbone de la biomasse dues à la déforestation tropicale depuis 2003, selon une nouvelle étude parue dans la revue Nature Climate Change.
« L’augmentation de la végétation provenait principalement d’une combinaison chanceuse de facteurs environnementaux et économiques couplée aux projets massifs de plantation d’arbres en Chine », a déclaré l’auteur principal de l’étude Yi Liu de l’Université australienne de la Nouvelle-Galles du Sud. Yi Liu a indiqué que le stockage de carbone dans les forêts chinoises a augmenté d’environ 0,8 milliard de tonnes entre 2003 et 2012.
En analysant l’équivalent de deux décennies par satellite, les chercheurs ont constaté que la quantité de carbone absorbée par la végétation avait augmenté d’environ 4 milliards de tonnes depuis 2003, alors même que les forêts tropicales ont rétréci en Indonésie et au Brésil, et que des infestations parasitaires et des incendies de forêt ont défriché les forêts au Canada et aux États Unis.
À l’inverse, l’Afrique du sud, le nord de l’Australie, et certaines parties de la Russie ont connu une hausse de végétation, bien aidés par plus de précipitations et des niveaux plus élevés de CO2 dans l’atmosphère, ce qui a permis aux plantes de pousser « plus vigoureusement, » selon l’étude. En Chine, la plupart de la hausse de la végétation s’est faite dans le nord, où le pays a concentré ses principaux efforts de reforestation, avec une croissance supplémentaire dans le sud-est du pays, a expliqué Yi Liu.
Le désert de Gobi – Crédit photo: Wikimedia – Svdmolen
Le plus vaste projet écologique au monde
Les observateurs indiquent que le programme de reboisement de la Chine dans le nord, aussi connu sous le nom de « Grande Muraille Verte », est le plus grand projet d’ingénierie écologique du monde. Le pays bâtit une ceinture d’arbres qui va s’étirer sur quelque 4500 kilomètres à travers le nord et le nord-ouest de la Chine dans le but d’arrêter la progression du désert de Gobi. La désertification est un enjeu majeur pour la Chine qui voit chaque année 3600 km² de prairies se faire « avaler » par les zones arides. De plus, cela provoque de grandes tempêtes de sable et favorise les inondations. Dans l’ensemble, le pays a planté 13 millions d’hectares de nouvelles forêts depuis 2008, selon l’administration des forêts de l’État.
Les détracteurs des projets de la Chine notent que la couverture forestière nette continue de baisser dans le pays. Cela est dû en partie au fait que bon nombre des nouveaux arbres sont des plantations d’arbres fruitiers et d’hévéa non indigènes qui nécessitent de grandes quantités d’eau, et peuvent provoquer des effets négatifs par l’épuisement de certains éléments nutritifs du sol et par le développement excessif de certains ennemis des cultures (parasites, ravageurs, maladies…). Selon Global Forest Watch , la Chine a subi une perte d’environ 523 248 hectares de couverture forestière par an depuis 2011. Depuis 2008, ce montant annuel semble avoir diminué.
Nous devrions donc rapidement voir les avancées de projet qui est prévu de se terminer en 2074 .
Sources : Gizmodo , Quartz . Crédit photo principale : Pixabay – mdrosenkrans