Une étude américaine identifie la fatigue chronique comme une maladie biologique

Difficultés à se concentrer, maux de tête, fatigue extrême… Une étude américaine publiée le vendredi 27 février dans le journal Science Advances, révèle que la fatigue chronique peut être identifiée par des marqueurs dans le sang.

Une pathologie en lien avec l’immunité

Rien qu’en France, le syndrome de fatigue chronique (SFC), encore appelé encéphalomyélite myalgique, toucherait environ 150 000 personnes. Longtemps considérée comme une maladie psychique, voilà qu’une équipe de chercheurs américains soulève le débat, évoquant un syndrome biologique signé par des réactions immunitaires caractéristiques.

Manifestations cliniques du SFC

Le syndrome de fatigue chronique frappe généralement entre 20 et 40 ans, bien qu’il arrive que des enfants, des personnes âgées ou des adolescents en soient atteints. Les symptômes sont tellement nombreux qu’il est difficile d’en faire une liste exhaustive, d’autant qu’ils sont très variables d’une personne à l’autre. Fatigue persistante inexpliquée, difficultés de concentration, céphalées, malaise généralisé et autres douleurs musculaires et articulaires en sont d’infimes exemples. S’en suit une détérioration rapide et importante de la qualité de vie.

Fatigue chronique, dormir, scooter

Crédit photo: Flickr – John Gillespie

Ce n’est pas dans la tête, c’est dans le sang !

Quelques pistes tendaient jusqu’alors à expliquer subjectivement la survenue du SFC : infection virale ou bactérienne, anesthésie, traumatisme physique ou physique, exposition prolongée à des polluants environnementaux, etc… Une étude approfondie, publiée le 27 février 2015 et réalisée par des chercheurs de l’Université de Columbia, a permis de classer cette pathologie comme maladie biologique.

Comment ? Les taux de 51 biomarqueurs immunitaires sanguins ont été relevés, d’une part sur un panel de patients atteints de cette affection, et d’autre part sur un panel de patients sains. Ont été observés des taux élevés d’un bon nombre de molécules immunitaires chez les patients atteints de SFC : les cytokines, et plus particulièrement l’interféron gamma, une protéine ayant une action stimulatrice du système immunitaire. Lors d’une infection virale telle que la mononucléose par exemple, le taux de cette protéine est en hausse, et après rémission, il est censé revenir à la normale. Toutefois, certaines personnes voient leur immunité totalement perturbée après un tel épisode viral, entraînant une persistance des symptômes tels que décrits dans le SFC.

Des résultats très encourageants

C’est une nouvelle qui donne tout d’abord davantage de crédibilité aux personnes atteintes, bien souvent incomprises au sein de leur entourage proche ainsi que dans leur milieu professionnel. Elle pourrait par ailleurs couper court à l’errance diagnostique et améliorer la prise en charge des malades, surtout qu’il existe des anticorps monoclonaux humains permettant de diminuer la concentration sanguine des cytokines. L’espoir est donc largement permis !

Crédit photo principale : Wikimedia – Love Krittaya

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les sujets d’actualité, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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