Un projet d’hydroliennes sur le fleuve Congo pour soutenir les agriculteurs locaux
C’est le projet pensé par une jeune congolaise nommée Maguelonne Loubelo, une ancienne humanitaire diplômée de l’Ecole Polytechnique devenue fermière. Soucieuse du gaspillage de fruits et légumes produits par les agriculteurs locaux, elle a présenté son idée au Challenge Climat Agriculture et Forêts , organisé par l’Agence française du développement (AFD) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).
Retenu parmi les douze lauréats du concours qui cherche à « encourager l’innovation, accélérer le transfert et la diffusion de technologies et de savoir-faire », il nous reste à savoir ce que propose ce projet pour le moins ambitieux.
Crédit photo: Flickr – CIFOR
Installer des hydroliennes pour stopper le gaspillage
Tout commence par ce simple constat de Mme Loubelo : il existe un important gaspillage de la production agricole locale, faute de stockage réfrigéré suffisamment efficient. Elle suggère donc l’idée suivante : installer des hydroliennes le long du fleuve Congo pour alimenter suffisamment en électricité des centres de stockage.
La première hydroliennes devrait être installée à Loubassa, petit village situé sur l’île de M’Bamou, au nord-est de Brazzaville, suivi de la construction d’un nouveau centre de stockage et de transformation, afin de conserver les fruits et légumes dans les meilleures conditions possibles. Prévue pour la fin de l’année, cette installation ne serait néanmoins qu’une première étape, car le projet prévoit d’implanter d’autres hydroliennes sur les zones navigables du fleuve.
Selon Mme Loubelo pour l’AFP, « il n’y a pas d’hydroliennes dans cette zone » alors que le Congo est « le deuxième fleuve le plus puissant du monde ». Elle aboutit donc à la conclusion que ce serait « un bon endroit pour mettre des hydroliennes ».
Crédit photo: Flickr – CIFOR
Une opportunité économique et écologiquement responsable
Jusqu’à maintenant, seuls des groupes électrogènes fonctionnant à l’essence permettaient d’offrir de l’électricité par intermittence, brisant d’une part la chaîne du froid lors de pénuries de carburant tout en ayant le défaut d’être polluant. Or, l’installation d’hydroliennes offrirait de l’électricité en continu, garantissant donc un meilleur stockage et la réduction de la pollution.
Mais l’idée est également intéressante au niveau économique. Des emplois pour la fabrication, l’installation et l’entretien des hydroliennes seront créés à terme et permettront d’améliorer le niveau de vie des habitants. De plus, cela permettrait de garantir une meilleure alimentation, aussi bien quantitative que qualitative, aux villageois de la région tout en offrant l’opportunité de diversifier l’agriculture locale.
Le projet se heurte néanmoins à un problème majeur : son financement. Le montant du projet-pilote de Loubassa serait estimé entre 100 000 et 150 000 euros et peine à trouver des investisseurs. Et malheureusement, les organisateurs du concours ne peuvent subvenir seuls aux besoins financiers de cette initiative.
Il y a cependant des raisons d’espérer, car la médiatisation d’un tel projet en marge de la conférence de Paris pour le climat (COP21) lui permettrait de récolter des fonds. Cela serait également profitable aux autres initiatives retenues lors du concours, tel qu’un projet de production de biogaz au Cameroun pour lutter contre la déforestation.
Sources : Jeune Afrique , BFM Business