La Startup toulousaine Sigfox, spécialisée dans l’internet des objets, à la conquête de l’international
La jeune entreprise créée en 2009 , qui est donc spécialisée dans les objets connectés, propose une solution pour les mettre en réseau, à bas coût économique et énergétique. Son concept est le fruit d’une idée simple : abandonner les réseaux énergivores que sont le bluetooth et le wifi pour des fréquences plus faibles et libres (comme celle d’un bip pour garage par exemple), afin d’envoyer des messages simples entre les différents objets connectés de la maison.
La société basée à Toulouse a déclaré mercredi que ses investisseurs existants ainsi que plusieurs nouveaux investisseurs tels que GDF-Suez, Air liquide, Telefonica et d’autres, ont mené un nouveau tour de table pour aider à étendre le réseau de SIGFOX aux États-Unis et installer l’entreprise en vue de proposer une offre publique éventuelle. Le tour de table s’est conclu par une augmentation de capital d’un montant de 100 millions d’euros (81 millions avec une « option de surallocation » de 19 millions selon les besoins, un nouveau record en France après les 100 millions de dollars de Blablacar). Sigfox a même dû refuser des investissements supérieurs .
La société française de 80 salariés a pour but de devenir un acteur perturbateur sur le marché des objets connectés, parfois surnommé l’ « Internet of Things ». La technologie de la société peut envoyer de courts signaux à faible bande passante à des dizaines, voire des centaines, de kilomètres, ce qui lui permet de couvrir les pays avec relativement peu d’antennes. En effet, la société affirme que sa technologie peut envoyer et recevoir des signaux, même ceux très courts, à partir de satellites dans l’espace. L’objectif est d’être le premier à bâtir un réseau mondial sur lequel puissent se brancher des partenaires, assureurs, énergéticiens ou sociétés de télésurveillance. De sorte que cet écosystème devienne incontournable et coupe l’herbe sous le pied à tout autre acteur.
Avec un prix annuel de 1€ par objet connecté, Sigfox estime qu’il divise par dix le prix de la mise en réseau d’un objet connecté par rapport aux technologies concurrentes, avec une puissance d’émission maximale de 25 mW. « Nous pouvons déployer un réseau dont les coûts sont beaucoup plus bas que ceux d’un réseau cellulaire traditionnel », a déclaré Anne Lauvergeon, l’ex-chef de la direction d’Areva qui est devenue présidente de SIGFOX. Le marché potentiel est de 150 milliards d’objets connectés.
Pour mieux comprendre ce que fait Sigfox, regardez cette vidéo de la chaîne BFMTV (BFM Business) :
Les revenus sont encore faibles, (environ 6 millions d’euros), indique le co-fondateur et PDG de SIGFOX, Ludovic Le Moan. Mais l’entreprise qui avait des clients dans les secteurs couvrant l’expédition, la vente au détail et la sécurité, et un pied dans 20 pays, envisage maintenant de couvrir les Etats-Unis à l’aide de ses nouveaux fonds et de sa technologie à faible coût.
En raison de sa technologie économique à long terme, SIGFOX pourrait miner les opérateurs mobiles, qui comptent sur des milliards d’objets connectés, des panneaux de signalisation à votre grille-pain, pour justifier leurs investissements dans les nouveaux réseaux cellulaires. Mais la société a déclaré mercredi qu’elle espérait faire des entreprises de télécommunications ses alliées.
Prochaine étape : l’introduction en bourse planifiée pour 2016. L’occasion pour tous les investisseurs de rentabiliser leur investissement.
Source : Sud Ouest . Crédit photo principale : Venture Beat