En augmentation constante, la population étrangère au Japon, qui a atteint 3,4 millions en décembre 2023, est de plus en plus visée par des contrôles au faciès. Cette pratique discriminatoire, dénoncée pour atteinte aux droits humains, suscite une opposition grandissante au sein de l’Archipel.
Une pratique discriminatoire reconnue
Le contrôle au faciès est une réalité au Japon. Cette pratique, qui se base sur l’apparence d’une personne pour déterminer si elle est susceptible d’enfreindre la loi, est de plus en plus contestée. Elle cible les étrangers vivant dans le pays, dont le nombre est en constante augmentation, ils étaient 3,4 millions en décembre 2023, soit une hausse de plus de 10% par rapport à l’année précédente.
Un agent de police anonyme, actif pendant une décennie, a témoigné dans le journal de centre-gauche _Mainichi_. Il a indiqué que ces mesures discriminatoires étaient désormais considérées comme « une violation des droits humains ». Dans son témoignage, il a également fait état d’ordres explicites visant à « sévir contre les étrangers » en les jugeant sur leur seule apparence.
Du profilage ethnique aux contrôles ciblés
L’agent a révélé que dans son commissariat local, il était chargé de « cibler les étrangers » afin de vérifier leurs cartes de résident. Il a évoqué l’existence d’un « mois de répression des étrangers » durant lequel les forces de l’ordre intensifiaient leurs contrôles, allant jusqu’à fouiller les individus en quête de drogue ou d’armes blanches.
Malgré des consignes vagues n’indiquant pas de groupes ethniques spécifiques à cibler, l’agent a reconnu l’existence de préjugés. En particulier contre « les Noirs ou les Asiatiques du Sud-Est », ainsi que les Coréens – la deuxième plus grande population étrangère au Japon, historiquement discriminée.
La répression des autorités internationales
La pratique du contrôle au faciès a été condamnée par le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale en 2020. L’organisation a exhorté les autorités à agir pour prévenir ces agissements.
En décembre 2021, l’ambassade des États-Unis au Japon s’est publiquement élevée contre cette discrimination. Sur son compte Twitter, elle a fait part de sa préoccupation quant à l’augmentation du nombre de témoignages d’étrangers arrêtés et fouillés par la police « sans motif autre que celui du profilage racial ».
L’opposition montante face à la discrimination
Cette prise de position des institutions internationales n’est pas isolée. Des voix s’élèvent, de plus en plus nombreuses, au sein même de l’Archipel. La population étrangère cible de ces contrôles, mais aussi des citoyens japonais, dénoncent cette pratique.
Le contrôle au faciès apparait comme un sujet de plus en plus préoccupant. Tandis que le Japon s’internationalise, se pose alors la question cruciale : comment le pays pourra-t-il concilier cette ouverture avec le respect des droits humains, en particulier dans le cadre du profilage ethnique ?