Dans notre région, le recours à l’Intelligence Artificielle (IA) générative dans l’élaboration de travaux universitaires a le vent en poupe. Sa pratique met en lumière une question cruciale : l’usage de l’IA constitue-t-il de la triche? C’est ce que nous explorons dans cet article.
La présomption du pot aux roses
Face à la question de l’utilisation d’outils comme ChatGPT pour simplifier la rédaction de travaux universitaires, Louis, 22 ans, en dernière année de son master en communication, éprouve un certain malaise : « C’est comme de la triche, je ne veux pas que le professeur le sache ». Alejandro, un étudiant en école de commerce de 24 ans, a une perception différente : « C’est un simple outil que j’utilise pour améliorer mes travaux ». Alice, 22 ans aussi, en première année de master en droit numérique, rappelle l’importance de l’usage qu’on en fait, « il faut s’en servir à bon escient ».
Entre gain de temps et économie d’effort
L’un des principaux avantages d’IA comme ChatGPT est le gain de temps qu’elle offre aux étudiants. Alice, qui se penche souvent sur des dossiers d’une trentaine de pages assortis de liens vers des textes juridiques, y voit un allié précieux pour le résumé des documents, « L’utilisation de l’IA nous fait gagner un temps fou, c’est très efficace pour résumer des documents, des longs textes ».
Dans le même esprit, Louis l’utilise pour se débarasser des devoirs qui le passionnent le moins » Pour une présentation en anglais un peu relou, je vais demander ‘détaille moi la vie de X personne’, réécrire un peu et c’est tout. C’est très simple d’utilisation, il suffit de se faire un compte gratuit et en 5 secondes, tu as ton truc ».
La peur de la sanction
Malgré la volonté d’utiliser l’IA à bon escient, la peur d’être découvert reste présente, surtout lorsqu’il s’agit de travaux aussi importants que le mémoire de fin d’études. Mais Louis n’est pas de cette école : « Les professeurs nous ont dit que c’était interdit, qu’il existait un détecteur. J’y crois pas trop, tu reformules tes phrases et ça passe. Je n’ai pas du tout peur de me faire ‘choper’. Il s’agit simplement d’utiliser ChatGPT de manière maligne ».
Pour Alejandro, qui utilise également l’intelligence artificielle pour son mémoire, une technique consiste à copier/coller son texte dans le site ZeroGPT pour vérifier que le pourcentage d’utilisation de l’IA n’est pas trop élevé : « Ça me surligne les passages considérés comme ayant été écrits par ChatGPT. Je n’ai plus qu’à les modifier ».
Implications et perspectives
L’usage de l’IA dans l’éducation soulève des questions complexes. Il met en exergue le défi de l’adaptation des enseignants et du système éducatif à cette réalité. Faut-il condamner cette pratique ou l’encadrer? Valoriser l’usage intelligent de l’IA pour accompagner les apprentissages ou le réprimer?
Faudrait-il mettre à jour les règles académiques pour prendre en compte cette nouvelle technologie? Et si oui, comment évaluer la part de l’intelligence humaine et celle de l’intelligence artificielle dans un devoir?