Chaque année, de nombreux parents français bravent les lois scolaires pour permettre à leurs enfants de manquer l’école et partir en vacances hors du calendrier des vacances scolaires. Voici un regard inédit sur ce phénomène.
Les avantages pratiques des ‘vacances clandestines’
Trois exemples illustrent bien ce phénomène. Marie-Christine a choisi de faire partir sa petite fille de deux ans et demi, Cécilia, presque un mois en Sardaigne avec ses grands-parents pour rendre visite à leur famille, pendant le mois d’octobre. Pour Hugo, trois ans et demi, les parents prévoient un voyage de deux semaines au Cap Vert en décembre. Enfin, Héloïse, une élève de cinq ans, a quitté l’école une semaine avant les vacances d’été pour aller aux Alpes en juin.
Les parents de Cécilia, Hugo et Héloïse avancent plusieurs raisons pour ces ‘vacances clandestines’ : faire des économies, éviter les bouchons de la haute saison, correspondre à leurs propres dates de vacances, parfois même simplement par confort. Ils admettent avoir grappillé quelques jours de vacances hors calendrier plusieurs fois.
Entre flexibilité tacite et principes éducatifs
Marie-Christine et Giselle, les mères de Cécilia et d’Hugo, estiment qu’avant la primaire, la flexibilité est généralement acceptée par les établissements scolaires. Jean-Luc Aubert, psychologue spécialiste de l’enfant et de l’adolescent, coïncide aussi avec cet avis, à condition que cela ne devienne pas une habitude. Selon lui, après la famille, l’école représente la deuxième étape la plus critique dans la socialisation d’un enfant. Il souligne l’importance de l’école pour aider l’enfant à apprendre les règles de la vie en société. Dans cette optique, il est essentiel d’expliquer à l’enfant que ces exceptions sont justifiées par des motifs objectifs.
Illégalité et conséquences possibles
Cependant, il convient de rappeler que même si cela peut être tentant, faire manquer l’école à son enfant pour partir en vacances hors calendrier est illégal, sans motif légitime (maladie, mariage, accident…). Les parents s’engagent à respecter ce principe lorsque la règle intérieure de l’école est signée.
En vertu de l’article L131-10 du Code de l’éducation, les parents qui ne respectent pas l’obligation d’assiduité scolaire de leur enfant peuvent être soumis à une amende administrative de 750 euros. En cas de menace pour l’éducation de l’enfant en raison d’absences injustifiées, les parents s’exposent également à deux ans de prison et une amende de 30.000 €. En réalité, ces amendes sont rarement appliquées.
Sommes-nous confrontés à un problème qui nécessite une réglementation plus stricte ou à un besoin croissant de flexibilité pour les familles modernes ?