Le monde de la beauté se prépare à ajouter une nouvelle page à son histoire avec l’avènement du premier concours de beauté pour les entités générées par l’intelligence artificielle. Alarmant pour certains, il soulève néanmoins une question fondamentale : qui détermine les critères de beauté à l’ère de l’I.A. ?
Un pionnier dans le monde des concours de beauté : miss ia
Élargissant le horizon régulier de la beauté, le monde accueille désormais une nouvelle compétition – le concours de beauté Miss IA. Organisé par la plateforme Fanvue en partenariat avec les World AI Creator Awards, il mettra en lumière des femmes générées par intelligence artificielle. L’initiative, délibérément futuriste, a suscité un mélange de réactions enthousiastes et préoccupées.
La victorieuse, outre une somme de 5000 dollars, recevra également un sponsoring de 8000 dollars. Les candidates seront évaluées sur l’expertise technique utilisée pour les créer, l’ampleur de leur audience, et leur aspect visuel.
Le volet polémique du concours : des idéaux de beauté réalistes ou irréalistes ?
Le concours de beauté Miss IA a fait figure de bouc émissaire pour cause de renforcement des normes habituelles de beauté plutôt que de les révolutionner. Les participants sont jugés non seulement sur des aspects techniques, mais aussi sur des critères esthétiques classiques comme la beauté, l’élégance et leur capacité à répondre de manière unique à une série d’interrogations.
En fait, c’est cette insistance sur l’apparence qui a suscité un torrent de critiques dirigées contre l’événement. Les détracteurs arguent que le concours perpétue des normes de beauté féminines dépassées et irréalistes, faisant de cette compétition un « énorme pas en arrière ».
Une réplique de normes de beauté traditionnelles
Emblématiques de cet élément de critique sont les juges virtuelles du concours, Aitana Lopez et Emily Pellegrini. Toutes deux créées par intelligence artificielle, ces entités numériques suivent les standards de beauté traditionnels et hors de portée, incarnant une image hyper-sexualisée.
L’une des deux juges humaines, Sally-Ann Fawcett, spécialiste de l’histoire des concours de beauté, tente tant bien que mal de défendre le concours. Pour elle, ce n’est pas le culte de corps idéalisés qui prévaut, mais la volonté de modifier la perception du public concernant ces entités virtuelles féminines.
Un nouveau visage pour la beauté d’IA ?
Incontestablement, le concours Miss IA a provoqué un débat sur la nature de la beauté dans le contexte de l’évolution de l’IA. Au centre de cette course se trouve une question fondamentale : des créatures artificielles peuvent-elles représenter le monde moderne et ses valeurs ?
La réponse dépend largement de ceux qui conçoivent ces entités. S’ils reproduisent des stéréotypes traditionnels de beauté, c’est ce que le monde continue de voir. Mais s’ils explorent de nouvelles dimensions de l’apparence, la porte s’ouvre à une nouvelle conception, plus inclusive, de la beauté.
En dernier ressort, le concours Miss IA pourrait être l’occasion de remodeler notre perception de la beauté… ou de la renforcer. Tout dépend de la vision de ceux qui sont aux commandes. Alors, serons-nous témoins d’une révolution dans le domaine de la beauté ou simplement d’un autre geste de complaisance envers les idéaux existants ?