Aujourd’hui, l’indépendance énergétique est au cœur des préoccupations des pays européens. En effet, les 27 pays qui composent l’UE se sont longtemps reposés sur la Russie. Cette dernière leur fournit d’ailleurs 45 % de leur gaz, 45 % de leur charbon, ainsi que 25 % de leur pétrole. Dans quelle mesure l’Europe peut-elle s’affranchir de cette allocation de ressources russes ? Nous en parlons.

Des mesures réfléchies que les Européens doivent prendre

Pour le moment, trois solutions sont à privilégier : l’usage de l’énergie verte, l’efficience et la sobriété énergétique.

Les solutions vertes se rapportent à l’exploitation des énergies éoliennes et solaires. D’après l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), si les pays européens optaient pour l’autoconsommation, les gains pourraient s’élever à 20 TWh pour cette année. C’est un choix abordable et pouvant être appliqué, que ce soit à court ou moyen terme. Il suffit que l’UE revoie ses règles budgétaires, qu’elle allège les formalités administratives pour que la machine se mette en marche.

Dans une optique d’indépendance énergétique, la Commission européenne est favorable à l’efficience énergétique. En isolant toutes ses passoires thermiques, la France pourrait effectivement amoindrir sa consommation de gaz d’au moins 11 TWh. C’est ainsi pour encourager la population à rénover leur logement que le gouvernement français a mis en place plusieurs aides comme Ma prime renov.

La troisième solution passe par la modification des habitudes mêmes de chaque foyer. C’est de loin la meilleure de toutes, étant donné qu’elle ne nécessite aucun investissement de départ. L’AIE souligne que réduire tous les thermostats de 1° C ferait faire des économies de 10 milliards de mètres cube en gaz. Bien sûr, les autres initiatives comme la réduction de la vitesse de conduite ou l’utilisation de chauffe-eau solaires, de pompes à chaleur sont aussi les bienvenues.

Le fort potentiel de cette dernière alternative est indéniable. Organiser une campagne généralisée contre le gaspillage de l’énergie devrait donc être une priorité pour les autorités publiques. En s’y mettant tous, il sera plus facile d’atteindre l’objectif zéro carbone tant souhaité.

Les solutions à long terme avancées par la Commission européenne

La Commission européenne et l’Agence internationale de l’énergie sont unanimes à ce sujet : il est impératif de trouver une alternative au gaz russe, du moins, avant que l’hiver n’arrive. De nombreux plans ont ainsi été mis sur table. On citera par exemple le plan REPowerEU qui consiste à réduire les importations de gaz russe de deux tiers par an. Toujours à ce niveau, il y a aussi l’établissement d’un stock de gaz, la production d’un gaz recyclable ou le fait de faire appel à d’autres pays pour s’approvisionner.

Toutes ces pistes sont exploitables. Toutefois, elles ont chacune leur propre limite et ne répondent pas à l’urgence absolue évoquée par Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie en France. Tout d’abord, les pays producteurs de gaz comme l’Algérie consomment davantage leurs propres ressources, ce qui réduit le volume destiné à l’exportation. Quant aux GNL américains ou australiens, les accords pour en bénéficier se font uniquement sur le long terme. Bien que substituer le gaz par du pétrole ou du charbon soit envisageable, ce sont des alternatives coûteuses et peu écologiques.

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les sujets d’actualité, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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