Nul doute que Notre-Dame a occupé une partie des discussions du réveillon de Noël. Entre les Parisiens témoins du déferlement des flammes, les chrétiens frappés en plein cœur, ceux qui ont vu dans l’incendie un signe des temps, d’autres l’existence d’un attentat dissimulé… Les motifs de discussion ne manquent pas. Le point sur les suites d’un des événements les plus marquants de l’année.

Le mystère demeure

Qu’est-ce qui a bien pu provoquer le spectaculaire incendie qui a enflammé le ciel parisien au soir du 15 avril 2019 ? La piste d’un départ de feu accidentel reste privilégiée par les enquêteurs. L’information judiciaire ouverte à la suite du drame évoquait d’ailleurs des « dégradations involontaires par incendie, par violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité imposées par la loi ou le règlement ».

Depuis juin, plus d’une centaine de témoins ont été entendus, notamment les employés de la cathédrale et les ouvriers du chantier. Câbles, fils électriques et mégots ont été analysés avec soin. Certains témoins indiquent avoir dénoncé, de longue date, des failles dans le dispositif de sécurité. Mais l’origine du drame reste pour le moment inconnue.

Les dons, des paroles aux actes

En ces fêtes de fin d’année, un spot TV appelant aux dons tourne en boucle sur le petit écran. Huit mois après le sinistre, la Fondation Notre-Dame continue de recevoir 150 à 200 dons hebdomadaires, et encore davantage dans les jours qui ont précédé Noël. Preuve que l’élan de générosité né au lendemain de l’incendie ne se tarit pas.

Selon les calculs du Parisien, 150 millions d’euros ont déjà été encaissés et le montant des promesses s’élève à 742 millions. 320 millions font l’objet d’accords avec les grands mécènes, pour un déblocage selon les besoins du chantier. On se souvient, alors que les braises d’un des joyaux parisiens étaient encore chaudes, des promesses venues des plus grandes fortunes de France : la famille Pinault s’engageant alors sur 100 millions d’euros, Bernard Arnault, le patron de LVMH, renchérissant à hauteur de 200 millions.

Début septembre, l’homme d’affaires passait d’ailleurs des paroles aux actes en signant la convention officialisant cette promesse avec la Fondation Notre-Dame. « Nous finançons une partie de la reconstruction, nous allons suivre le programme établi par l’État. Nous sommes là pour aider et financer la rénovation de ce monument extraordinaire. Notre-Dame restera Notre-Dame », déclarait alors Bernard Arnault.

Un chantier semé d’embûches

L’heure est pour le moment à la sécurisation. Depuis huit mois, les équipes mobilisées poursuivent deux priorités : la consolidation de la charpente, afin d’éviter que l’édifice ne s’effondre, et la dépollution à la suite d’émanations de plomb. Celles-ci vont désormais pouvoir s’attaquer au démontage de l’échafaudage entourant la cathédrale au moment du drame. Une tâche qui devrait leur prendre trois à quatre mois.

C’est ensuite seulement qu’un diagnostic complet pourra être réalisé, phase qui devrait s’étendre sur toute l’année 2020. Depuis six mois, une commission composée d’une vingtaine de chercheurs étudie des échantillons de vitraux, pierres et bois extraits de la cathédrale afin d’orienter les travaux de restauration. Tous les jours, des experts passent quelques heures sur place, vêtus de masques et combinaisons, afin d’extraire les précieux échantillons.

Début 2021, l’avenir de la flèche de la cathédrale – dont l’effondrement a fourni l’une des images les plus traumatisantes de l’événement – devrait se préciser. S’exprimant dans la foulée de l’incendie, le président Macron s’était prononcé en faveur d’un « geste architectural contemporain », déclenchant une levée de boucliers de la part des ceux qui veulent une reconstruction à l’identique (une majorité de Français si l’on en croit les sondages). Ce point devrait faire l’objet d’une consultation publique. Rappelons que la flèche qui a disparu était elle-même une création tardive, née au XIXe siècle des visions de Viollet-le-Duc.

Objectif 2024

Au lendemain de l’incendie, le président de la République prenait l’engagement d’une rénovation rapide, nommant un militaire, le général Jean-Louis Georgelin, à la tête de l’établissement public créé pour superviser les travaux. Sans en faire une obsession, a précisé depuis le ministre de la Culture, les pouvoirs publics espèrent rendre l’édifice au culte d’ici cinq ans.

Depuis lors, les paroissiens sont rivés à une échéance : le 24 avril 2024. À cette date, un Te Deum devrait être célébré sous la voûte reconstituée. D’ici là, un espace d’accueil pour les pèlerins devrait être aménagé sur le parvis, mais le calendrier n’a pas encore été précisé. En attendant, cette année, les Parisiens de confession catholique n’ont pas pu célébrer la messe de minuit à Notre-Dame. Une première depuis les déchirements de la Révolution.

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