Après le scrutin présidentiel russe du dimanche 18 mars 2018, Vladimir Poutine a été réélu, sans surprise. Cette issue avait été logiquement pronostiquée par tous les médias occidentaux, y compris les plus hostiles au leader russe, au vu de sa popularité. Mais le score obtenu a de quoi impressionner : plus de 75 % des voix… dès le premier tour. Poutine semble plus que jamais être l’homme fort de la Fédération de Russie. Un résultat que nombre d’hommes politiques rêveraient d’obtenir après un règne si long.

Les résultats de l’élection

Après avoir dépouillé 40 % des bulletins, la Commission électorale russe évoquait déjà la victoire de Poutine avec plus de 70 % des suffrages. Depuis, ce pourcentage remarquable a été porté à 76,66 pour 56 millions de voix. En tout, 107 millions d’électeurs pouvaient voter, mais le taux de participation s’est fixé à près de 68 %, ce qui est tout de même supérieur aux élections présidentielles de 2012. Il y a quatre ans, Poutine avait déjà obtenu 63 % des suffrages. Le président réélu n’a pas tardé à se féliciter de ce plébiscite sur la place Rouge de Moscou :

https://www.youtube.com/watch?v=tcR2TtjLq1o

Alexeï Navalny, un opposant politique de Poutine condamné à une peine d’inéligibilité, a de son côté dénoncé des bourrages d’urnes, des pressions et des transports massifs d’électeurs de la part du Kremlin. Mais 474 000 observateurs ont été placés dans les bureaux de vote, dont 1 513 internationaux, de sorte que la Commission électorale présidée par Pamfilova a pu confirmer la conformité des élections. L’ONG Golos a cependant relevé 2 472 irrégularités possibles, contre 200 environ pour les services gouvernementaux. Une affaire qu’il faudra suivre… En effet, si la victoire de Poutine est incontestable, son score ne l’est peut-être pas.

Du côté des résultats, c’est le communiste Groudinine qui arrive en deuxième position, avec 11,80 % des voix. Le nationaliste Jirinovski est nettement en deçà, rassemblant 5,66 % des suffrages. Suivent le libéralisme de Sobchak (1,67 %), Iavlinski (1,04), Titov (0,76), le communiste Souraïkine (0,68) et Babourine (0,65).

Des signes qui ne trompent pas

Pour Vladimir Poutine, cette réélection présidentielle de 2018 correspond à l’amorce d’un quatrième mandat, devant se terminer en 2024. Mais comme il a aussi été Premier ministre, en vue de respecter la Constitution en vigueur, cela fait en réalité 18 ans que l’actuel président russe est effectivement au pouvoir. C’est de fait en 1999 qu’a commencé son incroyable carrière politique au sommet. Il est rare, pour un homme politique, de jouir d’une telle popularité après plusieurs années à la tête d’un pays. Pourtant, de nombreux Russes se sont rassemblés pour fêter la réélection de Poutine comme s’il s’agissait du tout début d’une aventure inédite :

Les élections de dimanche nous laissent plusieurs informations intéressantes. La première est, semble-t-il, l’absence d’effets de l’affaire Skripal sur l’électorat russe. La seconde vient de la Crimée, où Poutine a obtenu un score effroyable, dépassant les 92 %… Soit mieux que les 91 % de Touva. À Moscou et Saint-Pétersbourg, ce résultat se porte respectivement à 71 et 75 %. C’est un véritable plébiscite des Russes en faveur de la politique familiale, de la stratégie géopolitique et des mesures économiques du président russe.

En Europe, seules la Serbie et la Moldavie se sont empressées de transmettre leurs félicitations à Vladimir Poutine, de même que la Chine, l’Arménie, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan et le Japon pour le reste du monde. En France, Emmanuel Macron est resté très froid. Ne parlons même pas du Royaume-Uni !

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les sujets d’actualité, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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