Depuis la victoire de françois fillon aux dernières primaires de la droite, le fantôme de margaret thatcher semble refaire surface. il faut dire que les comparaisons vont bon train entre la « dame de fer » et l’ancien premier ministre français. mais pourquoi ce rapprochement entre les deux personnages, et surtout, que doit-on retenir des années thatcher ?
Réduire les dépenses publiques de 100 milliards d’euros, supprimer 500.000 postes de fonctionnaires, simplifier les modalités de licenciement, préconiser une autonomie scolaire plus importante, le programme du candidat de droite à la présidence n’est pas sans nous rappeler certaines des réformes de Margaret Thatcher.
L’angleterre de la fin des années 1970 comme la france d’aujourd’hui ?
Les réformes fondamentales de Margaret Thatcher, à la tête du gouvernement du Royaume-Uni pendant deux mandats successifs, ont posé les bases d’une économie ouverte et dynamique en des temps où le chômage et la précarité étaient au plus mal. S’il devient président, François Fillon devra faire face à des défis similaires mais son programme ne peut être en aucun cas perçu comme une reproduction des réformes de la Dame de fer britannique, près de quarante ans séparant les deux générations de ces personnages politiques.
En effet, la plupart d’entre elles ne sont pas d’actualité en France, notamment celles portant sur la fin du contrôle des prix, la privatisation des entreprises et la réduction de l’inflation de manière générale. Pourtant, les deux politiciens semblent être animés par le même état d’esprit. Comme Madame Thatcher, François Fillon est déterminé à desserrer l’étau qui pèse sur une économie régulée à l’excès. Comme son aînée, Fillon devra construire un programme libéral adapté aux enjeux de demain.
François Fillon : plutôt libéral ou conservateur ?
Tantôt libéral, tantôt conservateur, François Fillon ne peut donc être totalement comparé à Margaret Thatcher. Sur les questions économique et fiscale, il est un libéral assumé : favorable à la suppression des 35 heures, exigeant une refonte du code du travail et une réorganisation exceptionnelle du syndicalisme en France, il propose aussi de supprimer l’ISF, d’établir un impôt forfaitaire modéré sur les revenus, de diminuer les charges des entreprises de plus de 50 milliards d’euros. Il est, on peut le dire, un véritable « thatchériste » en matière de fiscalité.
Pourtant, sur certaines questions sociétales, les réflexes interventionnistes du candidat de droite sont criants. En effet, il désire supprimer l’encadrement des loyers, accélérer les délais d’expulsion, supprimer certaines aides sociales, réécrire la loi Taubira. Sur les questions d’ordre sociétales, Fillon est donc un conservateur dans l’âme ! Reste à savoir s’il saura assumer ce double jeu, s’il est bien sûr élu président.