À l’issue d’une bataille judiciaire qui aura duré 37 ans, l’Etat australien a rendu aux Aborigènes Larrakia leur territoire, qui leur avait été volé au 18ème siècle.
Une tribu aborigène en Australie vient de retrouver ses terres ancestrales, dans ce qui est devenu l’une des batailles de propriété terrestre les plus longues et les plus tendues de l’histoire australienne. Les Aborigènes Larrakia sont de nouveau les propriétaires de leur territoire dans la région de Darwin, qui couvre la majeure partie de la péninsule de Cox.
Au cours d’une cérémonie organisée dans le port de Darwin le 21 juin dernier, le chef du gouvernement australien, Malcolm Turnbull, a remis officiellement aux représentants des Aborigènes Larrakia leur titre de propriété, à savoir les terres du Kenby.
« Nous reconnaissons solennellement ce que le peuple Larrakia a toujours su: que cette terre est une terre aborigène. J’ai conscience que les Larrakia ont pris soin de ces terres depuis plusieurs milliers d’années et que leurs chants ont résonné ici de manière immémoriale » a déclaré le Premier Ministre .
Volé et humilié depuis plusieurs siècles, ce peuple aborigène retrouve enfin ses 55.000 hectares de terres, et par la même occasion ses droits et sa dignité.
At #Kenbi hand back event Larrakia elder Eric Fejo takes aim at NT Chief Minister. https://t.co/UE4yCP83Yb #ausvotes https://t.co/qvCO42dowN
— Anna Henderson (@annajhenderson) 21 juin 2016
Des terres spoliées et un peuple humilié, mis à l’écart
Les aborigènes d’Australie étaient là bien avant la colonisation du continent par les Britanniques au 18ème siècle. Des dizaines de milliers d’Aborigènes ont été tués par les colons à leur arrivée. Selon des estimations scientifiques, les premiers peuplements aborigènes remontent au moins à 40.000 ans.
Leur qualité de premiers occupants du sol ne fut reconnue qu’en 1993 avec la loi sur les titres fonciers autochtones (le « Native Title Act » ) qui invalida le statut de terra nullius (terre sans propriétaire) du continent, grâce auquel les Britanniques avaient pu en prendre possession en 1788 sans signer de traité avec les habitants. La requête lancée par les Larrakia en 1979 a abouti grâce à cette loi. Le processus a donc ét long, mais pourrait ouvrir la voie à d’autres demandes en cours.
Suite à cette victoire historique, les terres dont la propriété aborigène est reconnue par l’État australien représentent aujourd’hui 2,4 millions de kilomètres carrés, l’équivalent de 31% de la superficie du pays-continent.
Traditional owner Raylene Singh holds the deed in her hands during the Kenbi handover ceremony #auspol #ausvotes pic.twitter.com/Xrm5eydNBu
— Lukas Coch (@cochl) 21 juin 2016
On estime que les Aborigènes étaient environ un million au moment de la colonisation britannique en 1788, mais il en reste à présent seulement 700.000 sur une population totale de 23 millions d’habitants en Australie.
Les premiers habitants de l’Australie souffrent de discriminations ainsi que des difficultés d’intégration. L’alcool fait rage chez eux et le taux de suicide est très élevé: sept fois supérieur à celui de l’ensemble du pays.
La reconnaissance de leurs terres, mais aussi de leur culture et de leurs traditions est un énorme progrès pour leur liberté et leur intégration, mais un long chemin reste à faire avant que les Australiens et les Aborigènes d’Australie cohabitent normalement. Et cela pourrait prendre bien plus de temps qu’il en a fallu aux Larrakia pour retrouver leurs terres…
The #Kenbi dancers welcome the official party including PM @TurnbullMalcolm for handback ceremony #NT pic.twitter.com/wLi8OLMZmO
— Avani (@AvaniDias) 21 juin 2016
Crédit photo principale : Capture d’écran YouTube / WION
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Quelle quel soit la durée d’un tronc dans l’eau il ne deviendra jamais caïman. Le combat a payer, C’est ça qu’il faut, car il ne serait pas juste de gagner une cause sans peine
Un grand pas vers la reconnaissance des premiers habitants d’un continent fascinant …
Bravo